Arrêtez ce nimportequoitisme. Arrêtez ces blablas qui ne servent que les brouhahas de comptoirs bien arrosés. Arrêtez de dire que de toute façon on sait qui va être président. C'est du techrak el foum qui ne sert à rien. Arrêtez de dire que ceux qui se sont présentés, ces candidats à la candidature, ne font que de la figuration. Qu'ils ne sont là que pour donner une teinte démocratique aux élections. A l'élection. Arrêtez de vous demander si le président est en sortie de travail ou en campagne. Arrêtez de dire que des hélicoptères médicalisées, équipées, comme la meilleure des cliniques, survolent son itinéraire, des fois qu'il a des problèmes de santé. Arrêtez de parler de sa tournée en tournées offertes en vue de la présidentielle. Arrêtez de dire que ceux qui bénéficient de l'effacement des dettes sont, au fait, les gros agriculteurs, propriétaires terriens. Que le petit fellah, lui, ne connaît même pas où se trouve la banque la plus proche de sa maison. Arrêtez ! Rakoum ghaltine ! Arrêtez, messieurs qui connaissez tout, sauf votre devoir ! Et la bourse des étudiants qui va « augmenter de moitié » ? C'est quoi ? c'est de la démagogie peut-être ? Arrêtez ! Et l'autoroute Est-Ouest ? Et le million de logements ? Et les barrages ? Et les faux barrages qui se sont arrêtés ? Et la grâce accordée aux femmes arrêtées et emprisonnées ? Quoi ? La meilleure grâce pour les femmes aurait été l'abrogation du code de la famille ? De grâce, arrêtez ! Si ça se fait n'sa yaklouna. Arrêtez ! Arrêtez le peuple. Entassez-le dans des bus et des camions à bennes, comme du kharroub, arrêtez de le transformer en applaudimètre et... arrêtez si vous voulez qu'il arrête !