A l'occasion de la Journée mondiale du rein, l'Association des Hémodialysés «Sidi El-Kébir» de Blida a organisé une journée d'étude sous le thème 'pour le développement de la greffe rénale à partir du donneur cadavérique' et ce, ce jeudi dernier, à l'hôtel militaire de Blida. Plusieurs spécialistes de renom, des néphrologues, comme Rayane, le président du Comité national de néphrologie, le chef de service de médecine légale de Frantz Fanon pour le côté législatif, ainsi que le Dr Kamel Bouzidi, pour le côté Charia islamique. Chacun a apporté ses explications, ses questionnements, ses données, ses recommandations, devant un parterre constitué essentiellement de scientifiques, de spécialistes du Fiq'h et de représentants de la société civile. Ainsi, nous apprenons que plus de 13.000 Algériens souffrent d'insuffisance rénale, avec une moyenne de 4.000 nouveaux cas chaque année. Chaque malade subit une dialyse pendant 4 heures, à raison de 3 séances par semaine, et le nombre de centres de dialyse au niveau national est de 250, ce qui est nettement insuffisant, et ce manque se fera ressentir de plus en plus avec les nouveaux malades qui seront enregistrés chaque année. En outre, le coût est assez élevé, puisque l'Etat dépense pour chaque malade entre 10 et 12 millions de centimes annuellement. Mais il faut dire que, comparées aux souffrances subies par les sujets atteints d'insuffisance rénale, ces dépenses ne représentent pas grand-chose. Aussi, l'association, les médecins, les spécialistes de la question se penchent plutôt vers les solutions autres que la dialyse : la greffe rénale ! L'Algérie est parmi les premiers pays arabo-musulmans à avoir élaboré une loi autorisant la greffe rénale mais les hémodialysés estiment qu'elle demeure insuffisante puisqu'elle ne l'autorise qu'entre parents du 1er degré, ce qui pénalise un grand nombre de malades qui n'ont pas de parents qui peuvent ou veulent leur offrir un rein. C'est donc tout à fait naturel que l'association des hémodialysés et les spécialistes se sont tournés vers une solution qui pourrait satisfaire tout le monde : la greffe rénale à partir de donneurs cadavériques. Pourtant, ce que nous pourrons penser, rien n'est encore acquis et il faudrait beaucoup de travail, de persévérance et de patience aux médecins et aux spécialistes de la question pour faire admettre cette idée non seulement à l'administration, mais encore aux malades eux-mêmes, à la société et aux divers protagonistes. Il y a avant tout le problème de l'information qui doit être traité avec beaucoup de sérieux afin de leur faire connaître tout le bien qu'il en tirerait, puis expliquer de manière sensée et intelligente cette opération qui sauverait la vie à beaucoup de malades. pour les malades, il faudra leur faire admettre le fait qu'ils auront un organe d'une personne décédée et qu'ils doivent s'en accommoder pour ne plus souffrir et sauver leur vie. Le côté Charia islamique est aussi pris en charge et le Dr Bouzidi affirma que «le don d'organes pour sauver une vie est conçu comme une charité permanente et le donneur sera récompensé par Dieu. En outre, il faut noter que même l'Arabie saoudite a maintenant une banque de reins prélevés de personnes décédées et le nombre de greffes est de plus en plus nombreux sans aucun préjugé. Le mot est lâché, ce sont les péjugés qu'il faut combattre chez nous pour faire avancer l'idée de greffe rénale en Algérie, à partir de donneurs cadavériques, qui, malgré l'existence de la volonté politique et religieuse, malgré les appels pressants des associations d'hémodialysés, malgré les explications du corps médical, traîne en longueur et il n'est pas encore dit que le bout du tunnel soit encore proche pour ces milliers de malades qui souffrent dans leur chair et dans leur âme, obligés qu'ils sont de subir trois séances par semaine, dans des conditions souvent extrêmes. Mais il faut espérer que les choses vont bouger à partir de maintenant et que les décisions soient prises pour légaliser cette pratique qui n'avait vraiment pas besoin de toute cette perte de temps.