L'Algérie disposait, à la fin décembre 2008, de 173,6 tonnes d'or, ce qui la classe, selon le Conseil mondial de l'or, à la 21ème place des pays détenteurs de réserves officielles sur 107 pays. Le classement effectué par le Conseil mondial de l'or se base sur les statistiques financières du FMI. L'Algérie dispose ainsi de 3,6 % des réserves internationales. C'est positif, disent des experts. Explications. L'or, ce métal de toutes les passions, forgé au coeur des étoiles est, depuis l'aube des temps, le référent absolu et le marqueur de la valeur de toute chose. En tous lieux et dans tous les temps, particulièrement aux époques troublées et incertaines, l'or garde son statut unique de réserve ultime capable de résister à toutes les tempêtes économiques. C'est donc avec intérêt que les experts notent que les réserves d'or du pays permettent à la Banque d'Algérie de se classer à une place honorable dans le concert des Instituts d'émission de la planète. Avec plus de 173 tonnes de lingots, l'Algérie est à la première place africaine et dépasse même la République sud-africaine, qui est pourtant un producteur important de ce métal. Au plan arabe, notre pays n'est devancé que par le Liban qui conserve un premier rang étonnant avec près de 287 tonnes dans ses coffres. Sans aucun mépris, bien au contraire, pour le pays du cèdre, on aurait pensé que les richissimes potentats du Golfe persique avaient amassés des monceaux d'or au fil de leurs surplus astronomiques. Mais il est vrai que Beyrouth a toujours été la terre d'élection des banquiers dans la région arabe... Au plan international, les principaux détenteurs sont les Etats-Unis, l'Allemagne et le FMI qui vient d'être autorisé par le G20 à vendre 400 tonnes de ses réserves. La décision du G20 a eu un effet immédiat sur le cours de l'or qui est passé, en quelques jours, de plus de mille dollars à moins de huit cents dollars l'once. Mais, de l'avis des spécialistes, cette baisse relative n'est que temporaire. En effet, compte tenu des incertitudes qui pèsent sur les principales devises, la tendance haussière, qui caractérise l'or depuis le début de la crise financière, devrait rapidement reprendre son cours. Il était une fois le swap L'accroissement des réserves d'or est une nouvelle tout à fait positive, en particulier dans le contexte international actuel. C'est un signe de sage gestion des réserves générales du pays. Certains Cassandres pourraient argumenter dans le sens inverse en déplorant le caractère « dormant » de réserves de prudence. Pourtant, dans les périodes extrêmement tendues au plan de ses finances internationales, l'Algérie a pu dégager des revenus en pratiquant une gestion dynamique de ses stocks d'or. La fameuse affaire des « swaps d'or » qui a défrayé la chronique au début des années 90 - aujourd'hui reléguée dans les archives fournies de nos peu glorieuses péripéties politiciennes - en était un parfait exemple. En utilisant les techniques de marché, les banquiers de l'époque avaient pu, sans risque réel de perdre la mise, bénéficier d'arbitrages sur le marché et couvrir ainsi une partie des besoins en devises du pays. En dépit des allégations largement motivées par des règlements de compte contre l'équipe des réformateurs de Mouloud Hamrouche, l'or de l'Algérie, acheté essentiellement sous le règne du défunt Kaïd Ahmed, alors ministre des Finances, n'avait pas été mis en danger et avait montré son utilité opérationnelle en temps de crise. Signe de gestion prudente, de bon père de famille, selon la formule consacrée, l'accumulation d'un stock d'or est davantage qu'un bas de laine : elle traduit une saine diversification des réserves du pays et conforte un tant soit peu la valeur de la monnaie nationale. La dépêche de l'APS, qui donne l'information sur le stock de métal précieux, n'en précise pas l'origine. S'agirait-il exclusivement d'achats sur le marché international ou une partie de cet or serait le résultat d'une production nationale ? Dans cette hypothèse, la nouvelle serait doublement positive.