L'annonce du transfert des halles centrales vers la nouvelle structure en cours de réalisation à El-Kerma et qui devra, à en croire des sources municipales, s'effectuer avant septembre prochain, n'a pas laissé indifférents les principaux concernés qui, après les réserves émises quant à l'ouverture de la structure en janvier 2009, reviennent à la charge non seulement pour remettre en cause le nouveau délai mais également l'absence des conditions idoines pour l'exercice du commerce de gros selon les normes requises. Selon un membre de l'association des mandataires, « si le principe de délocalisation est acquis et irréversible, il n'en demeure pas moins qu'au train où vont les choses et vu le rythme des travaux, il n'est pas dit que ce délai serait respecté ». Selon lui, il reste encore les travaux de VRD à entamer alors que le bloc administratif semble avoir été oublié. Aussi, les voies d'accès à cette structure restent encore une grande inconnue et rien n'indique encore si des bretelles seront réalisées à partir de l'autoroute qui passe à quelques encablures ». De son côté, M. Abdedaim, l'actuel directeur des Halles, estime que « les conditions de ce transfert ne sont pas encore réunies et plusieurs zones d'ombre persistent comme c'est le cas du nombre de mandataires concernés ». Notre interlocuteur considère que « cette opération devrait concerner tous les marchands de gros et non seulement ceux qui occupent des stands à l'intérieur de l'enceinte commerciale ». Et d'expliquer que « si les nombreux mandataires installés aux alentours des halles étaient autorisés à rester, on risque d'avoir deux marchés de gros, l'un à El-Kerma et l'autre à Cité Petit et, par conséquent, l'opération de délocalisation aurait échoué à plus d'un titre ». Notre source indique par ailleurs que même les marchands de gros spécialisés dans les dattes et les fruits secs du Boulevard Mascara sont concernés théoriquement par cette mesure. M. Abdedaim précise également que « si c'était le cas, les détaillants continueraient à venir s'approvisionner dans l'ancien site afin d'éviter des frais de transport supplémentaires et qui ne feront que faire grimper les prix actuels jugés très élevés ». L'autre aspect relevé par le gestionnaire est « la conception même de la nouvelle structure qui, en l'absence d'un système de gestion efficient, peut générer une situation aussi anarchique que celle observée au niveau des anciennes halles. La nécessité d'un bloc administratif qui devrait comprendre les différents services de contrôle des prix, de la qualité, de la répression des fraudes ainsi qu'un poste de police pour garantir la sécurité des commerçants s'avère indispensable ». Notre source souligne enfin la nécessité d'assainir la situation des actuels occupants aussi bien en matière de charges locatives que fiscales. Les actuelles halles, en dépit du fait qu'elles constituent un réel danger avec des risques d'effondrement du toit vu son état de dégradation avancé, continue de servir de marché de gros dans une anarchie indescriptible.