Le torchon brûle entre les chauffeurs de taxis inter-wilayas de la ligne Oran-Alger. Le tour de rôle est rompu depuis le début de l'année faisant régner une anarchie indescriptible qui profite aux «racoleurs». A l'origine de cette situation déplorable, un différend sur le lieu de stationnement des taxis inter-wilayas desservant cette ligne. La station des Castors avait été retenue, après consultation du syndicat national du transport des voyageurs et de marchandise (SNTT), par la direction des transports pour accueillir les taxis desservant la capitale. Toutefois de nombreux chauffeurs de taxis et en particulier ceux d'Alger préfèrent l'ancienne station Ahmed Zabana. «Les chauffeurs de taxis de la ligne Alger qui se rendent à la station Ahmed Zabana sont considérés comme des racoleurs. La réglementation est claire et nous veillerons à son application stricte», affirme le président de la section taxi du SNTT/UGTA. Il explique que ces chauffeurs de taxis élisent domicile dans l'ancienne station Ahmed Zabana en face du stade 19 Juin 1965 pour éviter le tour de rôle. «Ils peuvent ainsi doubler le nombre de leurs rotations en chargeant au plus vite les usagers», relève-t-il. Du côté des chauffeurs de taxis algérois, c'est un autre son de cloche. Les concernés affirment bouder la station des Castors en raison de l'insécurité. Dans cette station, l'éclairage public est défectueux et dès la tombée de la nuit il devient risqué de se balader dans les alentours. Pour d'autres professionnels, ce conflit entre chauffeurs de taxis tire aussi son origine de la baisse sévère du trafic passager sur cette ligne. Le renforcement des capacités de dessertes de la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF) à partir et à destination d'Alger est pointé du doigt. La SNTF a en effet étoffé son offre en doublant les départs à partir de la gare d'Oran à quatre navettes. La quasi-majorité des usagers se sont convertis au train qui offre de nombreux avantages par rapport au voyage par taxis. Le premier atout des chemins de fer est la rapidité, puisque le train rapide peut relier la capitale en moins de cinq heures. Autre privilège est que le train est plus confortable que les taxis inter-wilayas où le passager est contraint de rester assis durant au moins six heures. Cependant la principale raison qui pousse les usagers à opter pour le train est la sécurité. «Avec cette recrudescence inquiétante des accidents sur les routes, il est plus prudent de voyager en train», explique cette jeune femme. Pour revenir au conflit qui oppose depuis deux mois les taxis inter-wilayas de la ligne Oran-Alger, le président de la section syndicale taxi du SNTT/UGTA promet que le tour de rôle sera rétabli à l'approche des vacances d'été. Une période qui enregistre une hausse du trafic des passagers sur cette ligne. Il est à préciser que les taxis d'Oran avaient été expulsés par leurs collègues de la capitale de la station du Caroubier. Ils peuvent seulement déposer leurs clients et revenir bredouilles.