Pour la 5è année consécutive, la wilaya de Aïn Defla abrite le Colloque international sur l'Imam Malek Ibn Anass, l'érudit juriste musulman, qui a créé l'école en théologie musulmane comptant aujourd'hui des millions d'adeptes de par le monde et, notamment, le nord-ouest de l'Afrique et le Maghreb. Le colloque se tient dans la maison de la Culture de Aïn Defla durant les 14, 15 et 16 avril. Pas moins de 624 participants à cette rencontre, dont 250 venus de toutes les communes de la wilaya, 366 des autres wilayas du pays et 8 oulémas de différents pays étrangers dont les Dr Zakaria M'rabet de l'université Kadhi Yadh de Marrakech, Dr Hamza Abou Farès de l'université «El Fatah» de Tripoli en Libye et le muphti Dr Khalil Lanies de l'université «El Azhar» de Beyrout au Liban. Cette manifestation, qui se déroule chaque année à pareille époque, prend de plus en plus d'envergure. Pour preuve, cette année, ont assisté à l'ouverture outre les autorités locales dans leur ensemble, civiles et militaires avec à leur tête le wali de Aïn Défla, 2 ministres en les personnes du ministre des Affaires religieuses, A. Ghoulamallah, ainsi que l'envoyé personnel du président de la République, Abdelaziz Belkhadem, qui a procédé à l'ouverture officielle du colloque. Tout comme on a remarqué la présence des walis de Chlef, de Tissemsilt, de Tipaza, Blida et Tiaret ainsi que du procureur général de la cour de Chlef. A. Ghoulamallah a pris la parole pour retracer l'histoire de la doctrine malékite en Algérie, tout en précisant que la doctrine malékite a été précédée par l'influence de l'Ecole Ibadite, sous la conduite d'Ibn Rostom qui, avec le royaume de Tihert, a constitué l'embryon de l'Etat algérien. Cet Etat, sous Ibn Rostom, selon Ghoulamallah, s'est caractérisé par l'esprit de tolérance et de convivialité avec les courants de pensées de l'époque, Etat où a prévalu surtout l'unité dans l'appartenance à une seule religion : l'Islam - Le ministre des Affaires religieuses va plus loin en affirmant que «le Malékisme» est devenu un trait identitaire et non un trait discriminatoire». Faisant allusion à ce qu'a connu l'Algérie depuis le début des années 80, le ministre a fait valoir que «la perte de cette identité ne peut qu'entraîner un séisme, multidimentionnel au sein de la société», ajoutant : «on a voulu nous faire valoir un Etat où serait absente l'influence de ces écoles pour nous imposer un Etat sans dogmes», «sans rites». Parlant de l'influence du Malékisme, né à Médine, Ghoulamallah a soutenu que ce rite s'appuie fondamentalement sur le Saint Coran et sur la Sunna, mais aussi sur la jurisprudence des préceptes religieux nés et en pratique dans la société de Médine où le Prophète et ses compagnons ont vécu. Il a conclu son allocution en disant : «La politique doit être au service de la religion mais pas la religion au service de la politique». Aussi, un responsable local a soutenu que Aïn Defla est aussi une capitale de la culture... pas seulement de la pomme de terre, en parlant de ce colloque.