Lors de sa prochaine assemblée générale élective, qui devra se tenir vers la fin mai, le Forum des chefs d'entreprises (FCE) pourrait opter pour un changement de statuts afin de passer du caractère d'association de managers à celui de syndicat patronal. L'idée, lancée par son actuel président, M. Rédha Hamiani, ainsi que d'autres membres du Forum, fait objet de débat parmi les 250 chefs d'entreprises membres du FCE. L'intérêt d'un tel changement de statuts c'est, nous dit-on, de permettre à l'organisation de devenir «plus revendicative» et d'essayer de «peser sur les décisions économiques des pouvoirs publics». Selon différentes sources au sein du FCE, l'idée de passer à un syndicat patronal semble être appréciée par beaucoup de patrons. Nombreux sont les membres du Forum qui ne veulent pas se contenter d'un rôle d'accompagnateur des pouvoirs publics, ni de faiseurs de propositions sans lendemain. Le FCE veut peser sur les grands choix économiques. Avec ses 250 chefs d'entreprises, représentant quelque 500 entreprises, publiques et privées, «représentant l'ensemble de l'économie nationale et appartenant majoritairement au monde de la production de biens et de services», employant environ 200.000 personnes et dégageant un chiffre d'affaires de 6 milliards d'euros, le Forum veut donc passer à une autre étape. Ses membres veulent s'exprimer en tant de partenaires à part entière, à l'image de l'UGTA pour les travailleurs, particulièrement quand il s'agit d'éché- ances économiques et de choix stratégiques, tels que l'adoption (tant attendue) de la stratégie industrielle. Le Forum des chefs d'entreprises veut également pouvoir faire du lobbying pour faire passer certaines de ses revendications comme celle concernant le passage au «week-end universel». Le statut de syndicat obligera en tout cas les pouvoirs publics à plus de concertation avec le patronat, pas seulement dans les «grands dossiers» débattus à l'occasion des tripartites. Autre ordre du jour de la prochaine AG du FCE, c'est l'élection d'un président. Au moins trois candidats devraient solliciter les suffrages des membres de l'Association. Deux noms circulent déjà. Il s'agit de Rédha Hamiani, qui solliciterait un second mandat, et de Slim Othmani (PDG de la Nouvelle Conserverie Algérienne - NCA). Pour la première fois depuis la création du FCE, les membres désigneront leur futur président à bulletin secret, en raison, justement, de la multiplicité des candidatures.