Le parti de Hocine Aït Ahmed, le Front des forces socialistes (FFS), impute à l'élite nationale la responsabilité de trouver une alternative politique de changement. Qualifiant le scrutin «d'élection contre le changement», le premier secrétaire national du FFS, Karim Tabou, a indiqué hier, à l'occasion de la tenue d'une session ordinaire du conseil national du parti, jeudi et vendredi, que «l'élite nationale est mise en demeure d'engager une réflexion profonde et sérieuse pour construire une alternative démocratique». Pour Tabou, le peuple algérien est prêt à se mettre en mouvement dès lors que des actes concrets sont accomplis dans ce sens. «Il incombe à l'élite non compromise avec le régime de trouver les modes d'organisation et d'action qui permettent un regroupement des forces du changement». Le secrétaire national du FFS précise qu'il ne s'agit pas cette fois d'additionner des sigles ou d'organiser «un carnaval prétendument pluraliste de l'opposition». Mais, il s'agit, selon le conférencier, de la constitution d'une émergence de nouvelles générations des cadres pouvant animer et conduire les luttes politiques, économiques, sociales et culturelles. Le Front des forces socialistes, par la voix de Karim Tabou, s'est dit pour des alliances avec les personnalités et les forces politiques autonomes. Tout en inscrivant son action dans l'opposition contre le pouvoir en place, le FFS lance un appel pour lutter contre ce qu'il qualifie de «normalisation» et la répression. Le parti de Aït Ahmed s'est violemment insurgé contre «la politique de normalisation en Kabylie, orchestrée par le pouvoir et l'administration au cours de la campagne électorale». Evaluant le scrutin de la présidentielle, le FFS l'a considéré comme «une énième violence faite au peuple algérien». Karim Tabou dira lors de son discours, jeudi, que l'élection a été marquée par une «fraude gigantesque et sans pareille qui se voit transformée en victoire». Et de poursuivre «et avec la bénédiction de l'Elysée et d'autres gouvernements occidentaux». Le FFS recommande le regroupement des élites nationales opposantes du pouvoir, pour trouver un chemin qui mène vers une révolte pacifique de changement. Il demeure certain pour le FFS qu'il n'y a pas d'Etat fort sans justice de même qu'il n'y a pas d'Etat serein sans justice. Karim Tabou a ouvert une parenthèse sur le 1er Mai, fête des travailleurs, en brossant un tableau noir du monde du travail en Algérie, qualifiant la situation des travailleurs algériens de dramatique. Le premier responsable du parti a dénoncé au nom de son parti les entraves à l'exercice syndical et la répression contre les syndicats autonomes et la docilité et la connivence de l'UGTA avec le pouvoir, qui rendent encore plus difficiles les mobilisations et les luttes ouvrières.