Le Front des forces socialistes (FFS) est “disposé” à travailler avec les forces du “changement démocratique”, selon son premier secrétaire, Karim Tabbou. Dans un communiqué rendu public hier au lendemain de la tenue d'une réunion du secrétariat national, Karim Tabbou invite, au nom du FFS, “les femmes et les hommes de ce pays, jaloux de leur liberté et de leur dignité à garder l'espoir et la confiance en eux-mêmes et à se rapprocher du parti”. Cet appel est visiblement motivé par le constat alarmant que dresse le parti de Hocine Aït Ahmed de la situation générale du pays sur le double plan politique et économique. Le FFS n'hésite pas d'ailleurs à relever les contradictions entre le discours développé par les autorités et la réalité vécue par les Algériens. “Le secrétariat relève le paradoxe entre l'autosatisfaction des autorités et les réalités que vivent au quotidien les Algériennes et les Algériens”, note le FFS, ajoutant que “d'un côté des chiffres et des discours d'autosatisfaction et en face des centaines de cadres quittant le pays”. “D'un côté des réalisations et des projets pharaoniques, de la croissance et du développement, de l'autre côté des milliers de chômeurs, des sans-domicile, la délinquance et la drogue qui se propagent, des kidnappings, des suicides et des harragas”, relève-t-il. Après avoir brossé la situation de nombreux secteurs dont les clignotants sont au rouge comme l'université, les libertés individuelles, les médias, le FFS soutient que le pays est otage d'une institution réfractaire à l'ouverture démocratique. “Nous vivons sous un Etat d'urgence aggravé. Aujourd'hui, la caractéristique principale du système politique algérien fait qu'il y ait une prééminence d'une institution qui bloque toute alternative politique”, écrit le FFS.