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Gérants de pressing et l'article 18
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 06 - 05 - 2009

«Si ce sont les plumes qui font le plumage, ce n'est pas la colle qui fait le collage» - M. Ernst.
Le dernier scrutin présidentiel, s'il a consolidé les pouvoirs du Président Bouteflika qui entend désormais exercer toutes les responsabilités que lui confère la Constitution amendée, a du même coup libéré un flot de revendications, de critiques adressées au pouvoir, d'études fort pertinentes mais qui ne s'expriment que dans les limites de titres de la presse privée. La société, du moins dans les secteurs plus ou moins organisés, plus ou moins autonomes, entend signifier au premier magistrat du pays, qu'elle attend la mise en pratique des promesses faites durant la campagne électorale. D'autres acteurs s'évertuent à démontrer que M. Bouteflika n'est pas aussi maître du jeu, contrairement aux propos de certains de ses animateurs de campagne, et qu'il doit toujours tenir compte des équilibres internes du pouvoir et d'un rapport des forces dont il mesure l'ancrage et dans lequel, il est difficile, sinon impossible de trancher. Dans tous les cas, la période qui s'ouvre peut être passionnante pour les analystes indépendants qui recueillent un grand nombre de points de vue dans les champs politique, culturel, économique et social. A première vue, M. Bouteflika semble seul, face à la société qui attend beaucoup, aux appareils qui tirent vers le statu quo, l'opposition qui n'espère rien de lui et l'étranger qui est rassuré par l'absence d'un front national, patriotique qui avancerait par consensus. Sur qui et comment va s'appuyer le Président de la République ? C'est tout l'enjeu d'un mandat qui commence.
D'entrée de jeu, M. Bouteflika a ouvert un chantier déterminant pour une démocratie bulbutiante dont le parcours est régulièrement bloqué sinon détourné vers la captation de multiples rentes qui vampirisent les recettes, les seules qui ont une pertinence économique, celles de Sonatrach, de l'import-import et celles d'un gigantesque marché de l'informel, de l'illégal absolu. Ces circuits toxiques contrôlent le commerce intérieur, l'extraction frauduleuse du sable, la vente juteuse des pétards confortés par des clans au sommet, le prête-nom qui ouvre les portes des banques publiques et de l'administration... petit à petit, la presse écrite a été investie par de l'argent rendu propre par des monopoles (publics et privés) qui orientent une manne publicitaire selon des critères qui n'ont rien à voir avec l'économie de marché, la démocratisation ou le libre exercice du métier de journaliste. Ce dernier écrit est reconnu d'abord par ses pairs, par les lecteurs et ses fonctions qui font de lui un salarié «pas comme les autres», régies par le code du travail (contrat, conventions collectives, cotisations), la périodicité du support, l'office du droit d'auteur, statut de permanent ou pigiste, agencier ou dans l'audiovisuel dans le public ou le privé, critique littéraire ou chroniqueur financier etc. Le journaliste «aux mille visages» exerce donc un métier sensible à nul autre pareil, bénéficie dans les grandes démocraties d'une législation singulière, d'une rémunération particulière et d'une carte professionnelle différente de celle obtenue dans d'autres métiers, mandats ou missions plus ou moins limitées dans le temps et l'espace. Cependant, la délivrance de la carte professionnelle n'est pas attribuée à n'importe qui pour n'importe quoi, et surtout pas par la seule administration.
En Algérie, des individus qui n'ont jamais écrit ou plus du tout depuis des décennies dirigent des publications, des agences de communication, sans aucun diplôme en relation avec la nature de l'entreprise, des compétences nécessaires et de la crédibilité qu'impose le métier d'informer, de communiquer et d'éclairer objectivement l'opinion publique nationale et internationale, dans le respect de l'éthique qui doit caractériser le porteur d'une carte professionnelle. M. Bouteflika dans son message à la presse entend ouvrir un grand chantier qui doit assainir la profession, la libérer et la protéger de l'argent sale que manipulent grossièrement des maquignons incapables d'aligner dix lignes dans n'importe quelle langue, sans être inquiétés.
La carte professionnelle obéit à des procédures des plus louables dans les pays qui ont inventé la presse et qui lui ont donné ses lettres de noblesse. Point de gros débats bons à noyer le poisson pour faire perdurer les rentes et les indus occupants au sein d'une profession vitale pour les libertés, la démocratie, l'économie de marché, l'autonomie des syndicats et des associations. Il n'y a que l'embarras du choix entre les modèles anglais, suédois français, espagnol, belge ou américain pour instituer la commission de délivrance de la carte professionnelle dans la presse, l'audiovisuel, l'agence de presse, la photo de presse, la maquette etc. Un tirage au sort parmi les modèles les moins imparfaits suffit !
Le président de la République dans son message, lors de la célébration de la Journée du 3 mai dernier, écrit : «Ce sentiment émane de la profonde considération à l'égard du rôle de la presse écrite et audiovisuelle, celui d'accompagner le passage de la société à l'étape de l'après-terrorisme et pour l'importance de la fonction politique, sociale et culturelle des médias outre le rôle d'information qui est le leur». Le propos est à saluer qui tourne la page conflictuelle entre les institutions étatiques et la presse qui a payé plus cher que de nombreux rentiers et autres OMNI (objets médiatiques non identifiés) le droit d'exister et de dire les maux du pays, de la gouvernance et du délabrement culturel, sportif, social... Le monde de la presse en Algérie est constitué par des femmes et des hommes qui travaillent dans des entreprises détenues par l'Etat (ce qui est un archaïsme) ou par des actionnaires de droit privé. Comme dans l'agriculture, l'importation, l'industrie ou le monde sportif, il y a aussi des «ripoux» dans notre métier, des entreprises écrans, de l'argent tombé du ciel, de bas salaires, des paiements en liquide, des non déclarés et des «esclaves» non assurés etc. Mais, il y a aussi des professionnels de grand talent et des propriétaires honnêtes en règle avec les lois et règlements, l'imprimerie, le fisc, la sécurité sociale et à l'éthique exigée par un métier difficile et sensible.
La loi d'avril 1990 a été volontairement amputée de ses ailes et de ses instruments de régulation et de surveillance. Par un tour de passe-passe juridique hors-la-loi, la disparition des conseils supérieurs de l'information et de l'audiovisuel allait anesthésier l'article 18 de la loi, faire entrer les officines et l'argent sale dans la presse.
Le résultat premier et spectaculaire est que l'Algérie a plus de quotidiens du matin que quatre ou cinq grandes capitales occidentales et une importation massive de papier dont le montant peut financer un audiovisuel extérieur de qualité, des revues spécialisées, de la formation etc. Assainir le secteur est une urgence démocratique.
L'impôt, les paiements par chèque, la sécurité sociale et les autres cotisations à jour, le règlement selon un contrat transparent des imprimeries, la suppression des monopoles sur la publicité, la grille des salaires et le plan de carrière dans n'importe quelle publication, cet ensemble est le baba. De plus, la stricte application de l'article 18 de la loi relative à l'information ne peut gêner que les indus occupants et les gérants du grand pressing de l'argent sale.


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