«Imaginez-vous une cité de la taille de la nôtre qui n'a pas bénéficié de projet d'amélioration urbaine depuis 25 ans, et dont les rues sont devenues des pistes, sans trottoirs, qui ne possèdent presque pas d'espaces verts, pas d'aires de jeu, ses enfants jouant sur des terrains vagues pierreux. Les responsables locaux ont beau parler, pensant peut-être que les gens sont naïfs, mais ils devraient plutôt visiter les cités et voir de leurs propres yeux notre cadre de vie !». Ainsi a été résumée la situation de la ville par de nombreux appels faits depuis les cités Emir Abdelkader, Oued El-Had, du Khroub et de Guettar El-Aich, et d'autres localités, qui tous signalent toute la détresse et la misère des quartiers de la ville et de sa périphérie en matière d'urbanisme. Cette question de l'amélioration urbaine a été placée hier au centre des débats du forum de la radio régionale de Constantine, Cirta FM, en présence des responsables de la direction de l'urbanisme, de la construction et de l'habitat (DUCH), d'un représentant de l'APW et en l'absence remarquée de représentants d'autres intervenants comme l'APC, l'environnement, la Sonelgaz, la SEACO, voire la jeunesse et les sports, etc. Ainsi, et du fait qu'ils étaient les seuls interlocuteurs faisant face aux questions, les responsables de la DUCH ont été quelque peu mis au banc des accusés à cause des multiples défaillances constatées par la population dans l'exécution des programmes d'amélioration urbaine, les retards accumulés, l'absence de coordination entre les opérateurs, l'absence de maintenance des infrastructures, l'inégalité relevée dans la programmation des aires de jeu et de loisirs entre les quartiers, etc. Reconnaissant la plupart des insuffisances, les représentants de la direction de l'urbanisme ont tenu d'abord à expliquer que le programme quinquennal d'amélioration urbaine 2005/2009 de la wilaya, comprenant 93 projets et s'articulant sur trois axes principaux qui sont l'éclairage public, la réhabilitation des trottoirs, jardins, espaces de jeu, la réhabilitation du réseau d'assainissement et enfin la réfection des routes, a bénéficié d'une enveloppe budgétaire de l'ordre de mille milliards de centimes. Mais ils ont demandé à faire la part des choses si, à ce jour, seuls 30 projets ont été réalisés, le reste étant en cours. Pour eux, si retard il y a, il n'est pas du fait de la DUCH mais parce qu'il y a plusieurs opérateurs publics qui interviennent dans l'exécution des programmes, exécution qui se heurte souvent à des conditions objectives au nombre desquelles ils ont évoqué le problème de la main-d'oeuvre insuffisante dont souffrent les entreprises privées chargées de la réalisation. Pour sa part, le représentant de l'APW a bien promis au début de l'émission de parler des «nombreuses défaillances constatées», mais n'est pas revenu sur le sujet. «Nous en avons assez ! s'est écriée une auditrice d'El-Gammas. Notre cadre de vie est misérable et nos enfants nous quittent parce qu'ils n'ont nulle part où aller, pour jouer ou pour fuir le chômage et la mal-vie. Nous avons posé la question au wali lors de sa visite dans notre cité, mais il l'a esquivée !». Pour toute réponse au désarroi exprimé par cette citoyenne, le responsable de la DUCH rétorqua que la cité El-Gammas ne se prête pas à l'aménagement d'aires de jeu et de loisirs. Ensuite, il termina en demandant aux citoyens des quartiers qui n'ont pas encore été touchés par les programmes d'amélioration urbaine d'être patients, «parce qu'il y a des priorités», a-t-il affirmé.