Le tribunal criminel de Constantine a prononcé hier une peine de 20 ans de prison ferme contre 4 membres d'un groupe terroriste jugés par contumace, alors qu'un cinquième accusé, présent à l'audience, a bénéficié de la relaxe. Le représentant du ministère public avait pour sa part requis une peine de 20 ans de réclusion criminelle contre chaque accusé dans cette affaire, dont les chefs d'inculpation relèvent «de l'adhésion à un groupe terroriste armé, menace contre la sécurité de l'Etat et incitation d'autrui à prendre les armes contre l'Etat». Les faits remontent au 23 septembre de l'année écoulée, date à laquelle les services de sécurité découvriront une bombe artisanale au lieu-dit «cimetière des juifs» à la cité Emir Abdelkader (ex-Faubourg), tout près d'un barrage fixe. La bombe a été désamorcée et une enquête judiciaire a été ouverte, dont le fil mènera directement vers l'accusé qui a été relaxé, hier, par le tribunal criminel. Ce dernier était, en effet, suspect n°1 de par ses relations avec les terroristes, qu'ils avaient rejoints dans les maquis de Jijel en 1994. Avec l'entrée en vigueur de la concorde civile, il déposera les armes avec les repentis qui descendirent du maquis en 1997. Avant la découverte de cette bombe artisanale, l'accusé était soupçonné d'avoir enrôlé 4 jeunes résidents dans son voisinage direct, ceux qui étaient jugés, hier, par contumace. Et dans ces moments-là, il exerçait une activité de taxi «clandestin» sur le trajet Emir Abdelkader - centre-ville, effectuant ainsi plusieurs passages devant le barrage de police ciblé au mois de Ramadhan dernier par cette planification, avortée, de l'attentat à la bombe artisanale. Mais, l'accusé rejettera toutes ces accusations, et sa défense plaidera non coupable. A l'issue de ses délibérations, le tribunal criminel prononcera sa relaxe et condamnera par contumace les 4 autres accusés à 20 ans de réclusion criminelle.