Le tribunal criminel de Constantine a jugé, hier, l'affaire liée au groupe terroriste démantelé par les services de sécurité au mois de septembre 2008, au niveau de la cité des Frères Abbès (Oued El-Had), dont les sept membres (parmi eux un jeune atteint de cécité totale) sont accusés d'adhésion et de soutien à un groupe armé visant la stabilité et la sécurité de l'Etat. Trois membres actifs de ce groupe demeurent toujours en fuite. Quant aux quatre autres qui ont comparu, hier, devant le tribunal, âgés entre 22 et 37 ans, deux d'entre eux ont écopé de 3 ans de réclusion criminelle et les deux autres ont bénéficié de la relaxe et ont été libérés dans l'immédiat. Le représentant du ministère public, axant son réquisitoire sur la gravité des activités menées par ce groupe, qui se chargeait de trouver de nouvelles recrues et s'occupait du soutien logistique aux terroristes, a requis 20 ans de réclusion criminelle contre chacun des membres de ce groupe. D'après les conclusions d'une enquête menée par les services de sécurité sur la base de renseignements, «cette cellule terroriste, dont quatre membres comparaissaient hier devant le tribunal criminel, se chargeait du soutien logistique et de l'hébergement des terroristes recherchés et procédait notamment durant l'été de l'année 2008 aux recrutements de jeunes à Constantine, dans le but de les transformer en kamikazes». Des contacts sont solidement noués avec les terroristes du maquis, comme le reconnaîtront les accusés lors de leur interrogatoire par les services de sécurité, et qui se rétracteront plus tard devant le juge d'instruction, niant tout lien avec les groupes terroristes, ainsi que la découverte en leur possession de livres, CD et autres documents jugés «subversifs» par les services de sécurité, mais déclarés «autorisés et en vente libre chez les libraires» par la défense des accusés. Hier devant le tribunal criminel, les 4 accusés n'ont pas manqué de crier leur innocence, déclarant ne pas être au courant des activités criminelles préparées par les 3 autres membres en fuite. A l'issue de ses plaidoiries, le tribunal criminel accordera à l'unanimité les circonstances atténuantes pour les accusés, condamnant deux d'entre eux à 3 ans de réclusion criminelle et prononçant la relaxe en faveur de deux autres.