Est-ce la fin du conflit opposant les hospitalo-universitaires à la tutelle après la décision du gouvernement de donner gain de cause aux grévistes ? Les professeurs, docents et maîtres assistants en décideront demain, lundi, lors de leur assemblée générale. Pour le moment, le malaise dans les facultés de médecine déborde dans la rue. Hier, une centaine d'étudiants en médecine ont marché à Oran pour «contester la situation de blocus des négociations entre les hospitalo-universitaires et les deux ministères de tutelle». Il était midi quand les étudiants de la faculté de médecine d'Oran ont commencé à se rassembler devant l'Institut national de l'enseignement des sciences médicales (INSESM). Une centaine d'étudiants en blouses blanches avait scandé durant plusieurs minutes «Etudiants en colère. On ne veut plus de cette galère» et «Blouses blanches contre l'année blanche». Le sit-in était initialement prévu à l'intérieur de la faculté de médecine, mais à la dernière minute les étudiants ont décidé de sortir à l'extérieur pour exprimer leur colère. Les étudiants qui semblaient déterminés sont restés près d'une heure sous le soleil printanier. Aux environs de 13h00, les étudiants décident subitement d'organiser une marche improvisée vers l'Institut des sciences médicales du quartier Sidi El-Bachir (ex-Plateau) en passant par le Complexe laitier d'Oran (CLO) et la sûreté de wilaya. Cette marche improvisée ne dura qu'une vingtaine de minutes. Les services de sécurité ont stoppé l'avancée de ce groupe d'étudiants près du Complexe laitier d'Oran. Après des tractations avec les délégués des étudiants, les policiers ont convaincu les contestataires de monter dans des bus réquisitionnés pour la circonstance pour les transporter vers l'Institut des sciences médicales. Selon une déléguée des contestataires, aucun étudiant n'a été arrêté par les services de sécurité. Les délégués des étudiants ont ouvertement accusé le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique d'être derrière le pourrissement du bras de fer avec les hospitalo-universitaires. «S'il y aura année blanche, ça sera la faute du ministère. Nous considérons que les revendications soulevées par nos profs sont légitimes», soutient une représentante des étudiants. A Alger, les étudiants en médecine ont annulé leur sit-in prévu à la faculté centrale d'Alger (Benyoucef Benkheda). La raison de cette annulation est liée au fait que des syndicats estudiantins élisant domicile dans cette faculté «n'ont pas apprécié que cette manifestation se déroule à leur insu», a expliqué un délégué des étudiants de la faculté de médecine. D'autant que «des rumeurs avaient circulé faisant croire que le gouvernement aurait satisfait aux revendications des hospitalo-universitaires», a ajouté ce délégué. Il semble qu'un dénouement à ce conflit soit imminent dès lors que, selon le professeur Nacer Djidjeli, le Premier ministre en réunissant jeudi dernier la Santé, la Fonction publique et des représentants des hospitalo-universitaire, a donné son aval pour débloquer la situation en accordant à ces derniers une «rétribution» pour leur activité médicale au sein des hôpitaux. Cette rétribution est au centre des revendications des hospitalo-universitaires depuis 5 mois et pour laquelle plusieurs manifestations et grèves ont été organisées. Demain, lundi, les hospitalo-universitaires, selon notre interlocuteur, vont prendre une décision lors d'une AG. A Constantine, les étudiants en médecine avaient programmé, pour hier, la tenue d'une «marche pacifique» suivie d'un sit-in de protestation devant le cabinet du wali, mais finalement ils n'ont pu obtenir l'autorisation des services de la wilaya. Ils ont accueilli avec une satisfaction non dissimulée la nouvelle d'un dénouement proche du bras de fer et ont aussitôt gelé leur mouvement, en attendant la tenue de l'AG des enseignants grévistes prévue demain à la faculté de médecine de Constantine.