Seïf El-Islam El-Gueddafi, président de la fondation El-Gueddafi pour les associations caritatives et le développement, a entamé hier une visite de trois jours en Algérie. Même si aucun détail n'a filtré sur l'objet de cette visite du fils du dirigeant libyen, accueilli à son arrivée par Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat et représentant personnel du président de la République, il n'est pas exclu que celle-ci a pour objet l'épineuse question des ressortissants des deux pays détenus dans les prisons algériennes et de la Jamahiriya. Cette question a été abordée en détail par Farouk Ksentini, le président de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l'homme (CNCPPDH) sur ces mêmes colonnes en relevant la volonté des deux pays de transférer leurs concitoyens détenus dans leurs propres pays. M. Ksentini a révélé à cet effet que le nombre d'Algériens qui purgent leurs peines dans les prisons libyennes est de 56, un chiffre officiel, alors que d'autres sources avancent 85 et que dans le même temps 12 Libyens sont placés dans les différents établissements pénitentiaires algériens. Le président de la CNCPPDH a précisé par ailleurs que les détenus algériens en Libye ont été condamnés notamment pour des affaires de drogue, dont certains sont passibles de la peine capitale ainsi que des amputations de mains. Toutefois, selon M. Ksentini, ces sentences n'ont pas été exécutées notamment suite aux démarches entreprises depuis une année par le ministère des Affaires étrangères dans le but de rapatrier ces prisonniers pour purger leurs peines dans les prisons algériennes. Concernant les 12 prisonniers libyens, M. Ksentini a indiqué qu'ils ont été condamnés par la justice notamment pour des affaires de terrorisme et que même Tripoli avait fait des démarches auprès des autorités algériennes pour les transférer dans leur pays d'origine.