C'est fait ! Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique vient d'annoncer le lancement de la procédure pour la création d'universités privées. Après les cycles primaire, moyen et secondaire, l'Algérie aura bientôt son université privée. Le ministère a, en effet, invité dans un communiqué, les personnes morales et physiques à se rapprocher de ses services pour retirer le cahier des charges et de la demande d'autorisation de création »d'un établissement privé de formation supérieure». Le ministère vient ainsi confirmer l'option de l'ouverture de l'enseignement supérieur en Algérie au privé, et d'orienter la formation vers la mise en place d'instituts spécialisés, à l'exception, pour le moment, des spécialités liées à la Médecine. C'est là, un pas de plus vers la privatisation de l'ensemble de la filière de l'enseignement généralisé, et un crochet de plus vers l'abandon du monopole du secteur public dans l'enseignement. Le cahier des charges est assez draconien, difficilement accessible pour les investisseurs aux faibles moyens pédagogiques et financiers. Ce cahier des charges fixant les conditions de délivrance de l'autorisation de création d'un établissement privé de formation supérieure, et régissant son organisation et son fonctionnement, a été déjà publié sur le Journal officiel en 2008. Outre les procédures et conditions de délivrance de l'autorisation, le cahier des charges énonce, sur plus d'une quarantaine d'articles, les conditions liées à l'organisation de l'établissement privé, les enseignements dispensés, le personnel enseignant, les caractéristiques des locaux d'enseignement, les modalités d'inscription, et le contrôle de ces établissements. En annexe, le même cahier des charges définit clairement les normes minimales de fonctionnalité relatives aux surfaces des locaux d'enseignement supérieur. Conformément aux disposions comprises dans ce cahier des charges, le dossier d'ouverture doit comprendre un certain nombre de documents, entre autres, une copie conforme du statut, le CV du responsable pédagogique, les effectifs des étudiants, les spécialités à couvrir, le certificat de nationalité algérienne du directeur, etc. La personne habilitée à représenter l'établissement doit justifier d'un capital social égal, au moins, au capital exigé par la réglementation en vigueur en matière de création de la société par actions. Il doit aussi, au début de chaque année universitaire, justifier auprès du ministère, de la souscription d'une caution bancaire permettant de faire face aux dépenses occasionnées dans le cas de la fermeture de l'établissement. En outre, les responsables pédagogiques doivent présenter, pour approbation au ministre, les programmes, les cursus de formation ainsi que le régime des études, l'encadrement pédagogique, la nature des unités d'enseignement, leur durée, leur coefficients, etc... Pour les examens, les délibérations sont organisées par un jury d'examen présidé par un enseignant permanent de rang magistral désigné par le ministre chargé de l'Enseignement supérieur. Pour l'encadrement des étudiants, tout établissement privé doit justifier d'un personnel enseignant lui permettant un taux d'encadrement minimum égal au moins à un enseignant pour 25 étudiants dans les disciplines des sciences exactes et des technologies, un enseignant pour 30 étudiants en sciences humaines et sociales. Bref, les conditions sont draconiennes, et très peu de postulants peuvent, selon ces dispositions, se bousculer au portillon. Néanmoins, des potentialités existent, autant sur le plan pédagogique que financier pour l'avènement de l'enseignement supérieur privé en Algérie. Pour autant, et vu la consistance du cahier des charges, il n'y aura ni rush des postulants pour investir dans ce créneau, ni des candidats pour y poursuivre leur cursus universitaire. Dans un premier temps.