Les enseignants dont l'âge dépasse 45 ans avec une expérience de plus de quinze ans ne peuvent pas accéder à cette formation. Après la réorganisation de l'enseignement secondaire, le ministère de l'éducation nationale s'attaque maintenant à la requalification des enseignants du primaire et du moyen. “Après la réforme du programme scolaire, du manuel et des écoles privées, nous nous consacrons maintenant à la requalification des enseignants du cycle primaire et moyen. Ils ont grand besoin d'une formation académique”, a déclaré hier à Alger le ministre de l'éducation nationale, Boubekeur Benbouzid, lors d'une journée d'étude organisée conjointement avec le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Rachid Harraoubia. Selon le premier responsable de l'éducation nationale, sur 280 000 enseignants du primaire et du moyen, 220 000 professeurs sont concernés par la requalification. Ce chantier sera assuré par les deux ministères. Etant donné le nombre effarant de prétendants au recyclage dans le cycle primaire et moyen, le ministre de l'éducation a avoué qu'“Il faudra six à huit ans pour mettre tous les enseignants à niveau. D'ici 2020 nous pourrons assurer près de 63 000 formations, et nous arriverons alors à parler d'une école remise à niveau”. Il a rappelé, par ailleurs, que 80% des enseignants du primaire ainsi que 60% de ceux du moyen ne sont pas diplômés. Il est à signaler que le recyclage des enseignant des deux paliers n'est pas obligatoire et ne concerne pas la totalité des enseignants. Les professeurs dont l'âge dépasse 45 ans avec une expérience de plus de quinze ans ne peuvent pas accéder à cette formation. “Nous ne pouvons recycler des enseignants qui sont proches de la retraite. L'Etat ne pourra pas dépenser un budget pour rien”, a affirmé Benbouzid. Il a rassuré que les enseignants qui ne sont pas concernés par le recyclage poursuivront leur métier jusqu'à la retraite. Cependant les enseignants qui veulent s'inscrire dans cette formation devront poursuivre leur recyclage par correspondance ou par le biais de l'université continue. “Nous mettrons tous les moyens possibles pour réussir ce recyclage”, a dit de son côté Harraoubia. Les deux ministres ont également annoncé le lancement d'une commission conjointe entre le ministère de l'éducation et celui de l'enseignement supérieur qui se chargeront de ficeler le dossier de la remise à niveau des professeurs qui ne détiennent pas de diplôme. La commission devra, également, étudier toutes les possibilités avant de remettre ses conclusions au gouvernement dans les quinze jours à venir. Nabila Afroun