L'Algérie aspire à créer une véritable industrie de l'automobile en partenariat avec la Corée du Sud. C'est ce qu'a déclaré hier le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, M. Hamid Temmar. Ce dernier, qui s'exprimait lors des travaux de la 6e session de la «Task Force» algéro-sud-coréenne, qu'il copréside avec le vice-ministre sud-coréen de l'Economie et de la Connaissance, M. Kim Young Hak, a indiqué que «l'Algérie entend aller désormais au-delà du montage pour créer une véritable industrie automobile». Temmar a aussi insisté sur la nécessité d'aller vers un partenariat technologique avec la Corée du Sud, notamment dans les secteurs de l'électronique, de la mécanique et de la pétrochimie. Il a souhaité à ce propos que les discussions d'affaires entre les opérateurs économiques des deux pays aboutissent à des joints-ventures dans des projets de la mécanique et de la pétrochimie. De son côté, le ministre sud-coréen a affirmé que les deux parties se sont mises d'accord sur les nouvelles perspectives de partenariat à identifier, notamment dans les domaines où la Corée du Sud excelle particulièrement, l'informatique, la construction et les installations industrielles des usines. M. Hak a affirmé que la Corée du Sud veut un partenariat gagnant-gagnant. «On n'est pas là pour faire des profits rapides et faciles mais pour des relations basées sur des avantages mutuels consistant à transférer la technologie dans les domaines que la Corée du Sud maîtrise. Il faut partager ces expériences et les transférer à l'Algérie», a-t-il assuré. A propos d'investissements liés à l'automobile, et en marge de ces travaux, le directeur général de l'investissement auprès du ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement (MIPI), M. Hamoud Ben Hamdine, cité par l'APS, a affirmé que l'Algérie recherche le transfert du savoir-faire sud-coréen dans le domaine de la mécanique notamment. «Pour le secteur de l'automobile, le ministère veut instaurer une chaîne de sous-traitants afin de répondre aux futurs besoins des constructeurs automobiles qui seront retenus pour la fabrication des voitures en Algérie. Plusieurs partenaires sont intéressés par le développement de ce projet», fait savoir Ben Hamdine, qui précise que «le gouvernement se penche sur les différentes possibilités. C'est un choix stratégique qui engage sur plusieurs années en termes de modèles de voitures et de partenaires». Selon lui, «les discussions avec les Iraniens sur ce partenariat ont bien avancé, alors que les Français, qui étaient timides au début, ont adopté une autre démarche montrant leur intérêt pour ce projet», ajoutant que «le choix d'un partenaire pour la fabrication d'une voiture est complexe. C'est un créneau qui doit être adossé à une industrie locale». Par ailleurs, et lors de cette 6e session de la Task Force, des experts algériens ont saisi l'opportunité pour présenter les potentialités de partenariat dans le secteur des travaux publics et dans la filière portuaire. A ce sujet, le président de la SGP Sogeports, M. Khelil Fayçal, a précisé que son groupe a inscrit au titre de son programme d'investissements plusieurs projets dans les domaines relatifs aux ports de commerce et de pêche à travers le partenariat. Selon ce responsable, Sogeports recherche actuellement des partenaires pour créer une société de réparation navale, des pôles logistiques à Skikda, Béjaia et Alger, une société de sauvetage et d'assistance en mer, ainsi que le projets de valorisation de 30 ports de pêche. En marge des travaux de cette session, le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a signé, hier, un mémorandum de coopération avec la Fédération des industriels sud-coréens (FKI), la plus importante organisation patronale sud-coréenne, regroupant plus de 400 entreprises les plus performantes. Aux termes de cet accord, les deux parties se sont engagées à encourager, élargir et renforcer les relations de partenariat mutuellement avantageuses par l'organisation de visites, de séminaires, de tables rondes qui pourraient déboucher sur des partenariats entre les entreprises sud-coréennes et algériennes. Les deux parties ont également convenu d'oeuvrer à concrétiser le transfert de la technologie, notamment pour les entreprises algériennes, dans tous les secteurs d'activité.