«Non, monsieur, votre billet n'est plus valable, voyez comme il est déchiré». «Je ne peux accepter ce billet, vous ne voudriez quand même pas que je le jette, donnez-moi un autre ou je ne vous vends rien», «Ah, non ! Echangez-moi ce billet, il ne vaut plus rien». Ce sont là des propos que nous pouvons entendre partout, au marché, dans les bus, à la poste, au café ou chez l'épicier du coin. On l'aura deviné, il s'agit là des billets de banque de 200 et 100 DA surtout qui sont dans un état lamentable, déchirés, scotchés, rescotchés, ayant des bouts qui manquent. Certains portent des odeurs nauséabondes, d'autres sont tout gluants, les mieux lotis partent presque en lambeaux. Bien sûr, les causes sont multiples et la première étant l'âge de ces billets qui remonte à plus de 26 ans, le papier qui n'est pas de si bonne qualité qu'il devrait être, la trop grande utilisation du paiement cash et une manipulation sans aucune précaution de la part des marchands et des citoyens en général qui, au lieu de mettre les billets dans un portefeuille, sans les plier, ils les mettent pêle-mêle dans leurs poches, sans se soucier de la pluie ou de la sueur qui pourrait les mouiller ni qu'ils soient détériorés d'une autre manière. Mais maintenant que le mal est fait, il faut dire que ces billets causent souvent des désagréments à leurs possesseurs et nous assistons régulièrement à des scènes entre clients et commerçants ou entre fonctionnaires et préposés aux guichets, des scènes qui peuvent arriver jusqu'à la bagarre. Nous avons ouï dire, il y a près d'une année, que ces billets allaient être remplacés par d'autres mais, à ce jour, rien n'a été fait. Alors, jusqu'à quand allons-nous utiliser ces billets qui ne peuvent plus l'être ?