Maladie d'un genre nouveau, ayant touché jusqu'à aujourd'hui plus de 70 pays et fait plus de 130 morts, la grippe porcine, qui est désormais appelée «Grippe A (H1 N1), fait peur certes mais ne devrait pas pour autant prêter à la panique. C'est la conclusion qui ressort, en effet, des cinq communications qui ont été présentées, à ce sujet, lors de la journée d'information et de sensibilisation qu'a abritée, jeudi dernier, la grande salle de conférences de l'Institut des sciences commerciales et de gestion (ex-complexe théâtral de M'salla) de l'Université Docteur Yahia Farès de Médéa. Placée sous le thème «Grippe humaine d'origine porcine», cette manifestation scientifique a été organisée par la direction de la Santé et de la population DSP) de la wilaya de Médéa, à l'intention du personnel médical, les médecins plus spécialement, exerçant sur le territoire de la wilaya de Médéa. Des médecins, publics et privés, qui sont venus en grand nombre à cette rencontre scientifique qui a connu, faut-il le souligner, un franc succès eu égard à l'assistance très nombreuse qui a suivi les cinq communications, elles-mêmes suivies d'un débat très bénéfique. Une manifestation scientifique qui a été ouverte par M. Choukri Hamoum, D.S.P. de la wilaya de Médéa, qui n'a pas manqué de rappeler «les bienfaits de la bonne information pour une meilleure sensibilisation à même de faire face, dans les meilleures conditions possibles, à toutes sortes de pandémies». A propos de la grippe A (N1 H1), le premier responsable du secteur sanitaire de la wilaya de Médéa dira : «faisant suite aux directives données par M. le ministre, toutes les dispositions ont été prises et un mécanisme de prise en charge rapide d'éventuels cas a été mis en place. Il n'y a donc pas lieu de s'en inquiéter outre mesure. Un personnel compétent est mobilisé et à sa disposition tous les moyens matériels nécessaires». Entamant la première des cinq communications au programme, le Dr D. Rahmouni, spécialiste en épidémiologie, de l'établissement public des soins de proximité (EPSP) de Médéa, parlera longuement de «la situation épidémiologique de la grippe porcine» dont elle dira : «Elle est apparue effectivement au mois de mars dernier, mais elle n'a été déclarée que le 27 avril. Elle peut provoquer une affection bénigne dans les pays riches mais une maladie plus sévère avec un taux de létalité (mortalité) plus élevé dans les pays pauvres ou en voie de développement. Maladie respiratoire aiguë, la Grippe A (H1 N1) peut être transmise à travers la toux ou l'éternuement plus spécialement, des gouttelettes de salive étant dégagées. Alors que dans le monde, plus de 22.000 cas ont été signalés à ce jour, notre pays en est encore épargné». Et le Dr D. Rahmouni de terminer son intervention en donnant une précision de taille : «aucun cas d'épizootie (épidémie animale) n'a été officiellement signé à travers les pays touchés. Il s'agit donc d'une épidémie humaine pour laquelle un plan national pour une surveillance et une vigilance accrues est mis en place pour une détection précoce entraînant ainsi une intervention rapide et efficace». Lui emboîtant le pas, le duo composé des docteurs N. Abdi et A. El-Kaboub, toutes les deux spécialistes en épidémiologie et exerçant respectivement à l'établissement public hospitalier (EPH) de Ksar El-Boukhari et au sein de celui de Béni-Slimane, deux daïras de la wilaya de Médéa, expliqueront chacune de leur côté «le dispositif préventif et interventionnel relatif à la Grippe A (H1 N1)». Quant au docteur K. Guerchani, également spécialiste en épidémiologie à l'EPH de Berrouaghia, une autre daïra de la wilaya de Médéa, il fera part de «la prévention soignants-soignés» avant que le docteur Mohamed-Fateh Benkortebi, spécialiste en infectiologie exerçant à Médéa, dans la cinquième et dernière communication de la journée, fasse «le point de situation sur la grippe porcine ou grippe A (H1 N1)» dont il dira : «A l'inverse de la grippe saisonnière pour laquelle le vaccin est disponible, la grippe A (H1 N1) est dans l'attente de la fabrication du vaccin nécessaire à son traitement». Se voulant rassurant, le docteur Mohamed-Fateh Benkortebi rappellera que «l'Algérie a mis en branle un plan de lutte et de prévention adéquat. Ce qui ne nous empêche pas pour autant de prier Dieu, Tout-Puissant, pour épargner notre pays de cette pandémie». Ces cinq communications ont été suivies d'un débat fructueux qui a permis à de nombreux participants de mieux comprendre cette maladie, à l'origine mexicaine, qui s'est transformée en pandémie.