Un nouveau dispositif médical a été mis en place pour renforcer le contrôle sanitaire aux frontières à l'aéroport d'Alger Houari Boumediene pour prévenir la grippe porcine, a-t-on appris, hier, auprès de la structure médicale en charge de ce contrôle, rapporte l'APS. «Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a mis en place un nouveau dispositif médical au niveau de l'aéroport d'Alger Houari-Boumediene, qui vient renforcer le contrôle sanitaire aux frontières afin de prévenir la grippe porcine», a indiqué le médecin chef de ce contrôle sanitaire, Mme Ouiza Zouaoui. «Le dispositif mobilisé H24 a pour objectif de détecter d'éventuels cas de la grippe A/H1N1 chez les voyageurs qui viennent ou reviennent de l'extérieur du pays par vol et donc pour réduire les risques d'introduction de cette pandémie en Algérie», a-t-elle expliqué. Le dispositif est formé de moyens humains et matériels, notamment des médecins et techniciens supérieurs en soins et en assainissement, ainsi que de salles de consultation médicale pour la détection de la grippe A/H1N1, a-t-elle souligné. Des informations sont également recueillies par téléphone auprès des équipages d'avions (avant l'atterrissage de ces avions) ayant constaté des signes de la grippe chez les passagers, a indiqué le médecin chef. Des produits désinfectants, des masques et des gants sont notamment prévus pour le service médical et les passagers dans le cadre de ce dispositif, a-t-elle ajouté. Des mesures de sensibilisation ont été en outre arrêtées pour accompagner le dispositif médical, notamment à travers la distribution de prospectus portant sur la conduite à tenir pour se protéger contre la pandémie ou en cas de constat d'un signe de grippe. Le prospectus, sur lequel un numéro vert «3030» fonctionnant en H24, est mis à la disposition de toute personne venant ou revenant de l'extérieur du pays et présentant certains signes tels qu'une forte fièvre, une toux, des courbatures. D'autres conseils sont dispensés dans ce prospectus à l'intention des personnes se rendant dans un pays déjà touché par la grippe A/H1N1. Mme Zouaoui a affirmé qu'aucun cas suspect n'a été enregistré à ce jour par le dispositif médical préventif mis en place à l'aéroport Houari-Boumediene. Elle a précisé que depuis le 30 avril dernier, une trentaine de personnes venant d'autres pays et qui avaient des signes d'une simple grippe ont été auscultées à l'aéroport par le service médical qui a établi que ces passagers ne présentaient aucun des critères correspondant à la définition des signes de la grippe porcine. Jeudi dernier, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière avait annoncé le renforcement des mesures sanitaires concernant la pandémie de grippe porcine A/H1N1, après que le niveau d'alerte eut été relevé à la phase six (6) par l'Organisation mondiale de la santé. Au département ministériel de Saïd Barkat, on estime que l'objectif de ces mesures sanitaires est de « limiter les risques d'importation du nouveau virus en Algérie, détecter le plus précocement possible l'arrivée sur le territoire des premiers cas d'infection humaine pour mettre en place les premières mesures et stopper ou ralentir la transmission locale ». Sur le terrain, il a été décrété la mobilisation totale de l'ensemble des services de contrôle sanitaires aux frontières ainsi que des hôpitaux de référence. Pour rappel, l'Organisation mondiale de la santé avait indiqué récemment que les pays ayant connu une activité importante du virus A(H1N1) devaient s'attendre à une deuxième vague d'infection. Ceci s'est confirmé et l'OMS a pris la décision de passer au degré d'alerte maximale pour faire face à ce qui appelée dorénavant la pandémie du 21ème siècle. L'organisation mondiale prévoit également la propagation de la grippe porcine dans les pays de l'hémisphère sud en raison de la saison hivernale. En Afrique, si les premiers cas ont été enregistrés en Afrique du Sud et que dans les autres régions du continent, cette pathologie n'a pas fait de grands dégâts chez les humains, il n'en demeure pas moins que des pays appartenant à des régions jusque-là épargnées comme le Maghreb et où pourtant des dispositifs de prévention ont été mis en place, deux cas ont été diagnostiqués au Maroc depuis jeudi.