La journée de lundi dernier fut véritablement un baptême du terrain pour l'APW qui quitta ses quartiers pour aller inspecter des projets. Une sortie en force des élus à bord de deux bus climatisés à laquelle fut invitée, pour la circonstance, communication oblige, la presse locale (sauf la radio qui n'était pas, fait curieux, du voyage). Première étape. Site de Tafsout (Honaïne), abritant le projet de réalisation de la station de dessalement. Au siège de la société espagnole Sadyt Befesa, on signifia à la délégation qu'il lui fallait une autorisation pour visiter le chantier. Le montant de l'investissement est estimé à 291.253.502 USD et le tarif d'eau dessalée à 0,8299 USD. Le taux d'avancement des travaux est de l'ordre de 90 % pour les fondations. La station, qui a une capacité de production de 200.000m3/j, alimentera en eau potable les communes de Honaïne, Remchi, Béni-Ouarsous, Hennaya, Aïn Youcef et le Grand Tlemcen (Chetouane, Mansourah et Tlemcen). Ancien plongeur en apnée et visiblement au fait de la chose environnementale, le P/APC (MSP) de Honaïne, M. Bouazza Miloud, posa le problème du projet sous le double angle, écologique et économique. « Il n'est pas logique qu'on extrait l'eau à 1.200 m et que les rejets se fassent à 500 m, la faune et la flore seront menacées par le sel et le chlore d'autant que cette baie est une pépinière... ». Il proposa dans le même ordre d'idée la récupération du sel par l'unité de Mostaganem par exemple. Le chef de daïra, M. Nedjadi suggéra l'invitation du partenaire algérien, en l'occurrence EAC, pour discuter officiellement de la remise en état de la plage. «Vos préoccupations sont les nôtres», déclara à cette occasion le P/APW, M. Hamli Mohammed. Par ailleurs, le projet d'un village touristique est en cours d'étude pour un coût de 44 milliards de centimes ainsi que deux ZET (105 ha à Honaïne et 45 ha à Tafsout). Un atelier consacré à l'extension du parc naturel maritime (façades est-ouest) sera organisé conjointement par l'APC et le PNT (du 10 au 15 juillet prochain). A Souk Tleta (Bab El-Assa), deuxième étape, ni le P/APC (M. Smain), ni le chef de daïra (M. Bouchouk) n'étaient en mesure de fournir le moindre renseignement sur « leur » station de dessalement. Des Malaisiens de Hyflux ainsi que des Chinois (chargés de l'engineering) s'activaient comme des fourmis. Un jeune chef de projet fit une remarque pertinente aux visiteurs quant à l'obligation de port du casque de sécurité. Rappelons que cette station a fait l'objet en janvier dernier d'une visite d'inspection du ministre de l'Energie et des mines M. Chakib Khelil. Ce projet d'envergure, qui a nécessité une enveloppe financière de 200 millions de dollars, alimentera les daïras de Maghnia, Nedroma, Ghazaouet, Bab El-Assa et Marsat Ben M'hidi. Cette dernière fut la dernière étape marquée par la visite du port de pêche et de plaisance qui sera réceptionné vers fin août début septembre, selon le chef de projet. Cette infrastructure portuaire dont le bassin s'étend sur 3,91 ha est aménagée pour abriter 68 petits métiers, 2 sardiniers et 3 chalutiers ainsi que 124 plaisanciers. La 1ère tranche dotée d'une A.P de 285.000.000 DA a été achevée en octobre 2003 (SOTRAMO/LEM) alors que la 2è tranche (A.P de 1.204.000.000 DA) a été livrée en août 2007 (IGCB/INGRA Zagreb-Croatie/LEM). Quant à la 3è tranche, axée sur les aménagements intérieurs et les ouvrages d'accostage (A.P de 750.000.000 DA), elle sera réalisée par le groupement précité dans un délai de 14 mois, selon toujours le même responsable. A noter que parmi le staff de l'APW ne figurait pas un seul technicien. Auparavant, la délégation dégusta une paella à la pêcherie de Ghazaouet avant d'être conviée à un couscous arrosé de lait caillé « chez » le maire de Souk Tleta, suivie d'une collation offerte par le chef de daïra de l'ex-Port Say. Là, les élus et les journalistes furent par ailleurs invités à visiter le luxueux centre commercial baptisé officiellement centre d'activités pour jeunes composé de deux étages (20 locaux+22 stands) réalisé au titre de l'opération « 100 locaux pour chaque commune », dont on ne sait pas sous quelle tutelle est placée (MS ou MI) et le nouveau et non moins luxueux lycée qui fonctionne à peine avec 120 places pédagogiques alors que sa capacité d'accueil dépasserait les 600 places. Enfin, la délégation s'enquit de l'avancement des travaux de la double voie longeant l'Oued Kiss, à l'entrée de la célèbre station balnéaire... Le lendemain, les membres de l'APW devait se rendre à Lalla Setti pour apprécier de visu et in situ la dynamique de développement local, notamment le projet de réalisation du complexe d'athlétisme et le futur hôtel haut standing Sheraton...