Elle est accusée d'être derrière l'anarchie qui règne dans le secteur, le glissement de terrain d'au moins un des quartiers de la ville et d'une OPA lancée sur la régie communale. Selon les conclusions d'une enquête menée par une institution de la République, ces chefs se recrutent au sein de la DTW, de l'APC et d'autres institutions de souveraineté. Des commis de l'Etat quoi ! Le wali de Constantine vient de mettre en exécution la décision, vieille d'une année, portant fermeture de la station de bus Karkri et son transfert vers l'avenue Rahmani, plus précisément à l'ex- BR du Bardo. Cette décision est venue rendre un peu de crédibilité à l'Etat après plusieurs mois de “cache-cache” entre, d'une part, des barons de la filière et des élus ainsi que des représentants de l'administration dont certains sont complices pour ne pas dire carrément partie prenante, d'autre part. Une enquête diligentée par une institution de la République a révélé une sorte de liaisons dangereuses entre propriétaires de certains bus vétustes bons à la casse, des cadres de la DTW et de la commune de Constantine ainsi que certains autres responsables ou mêmes simples agents d'instituions de souveraineté. Une véritable gangrène qui a “métastasé” au sein de tout le corps tout le long des dix dernières années. Les symptômes de cette maladie apparaissent quotidiennement à travers les bouchons en centre-ville, la pollution, la dégradation du cadre de vie et… des morts. Industriels, commerçants ou mêmes de simples voyageurs commencent à bouder Constantine comme on évite la peste à cause de cet état des lieux. La goutte de trop, celle qui a fait débordé le vase, est l'affaire de la régie communale de transport. Constantine, à l'instar d'Alger, Oran et Annaba a bénéficié d'une dotation pour la relance de sa régie dans le cadre de la politique sectorielle de gestion de la crise qui touche le transport dans les grandes villes. Le siège de l'ex-TVE fut retenu pour abriter l'entreprise nouveau look, comme l'idée de réintégrer ses employés en chômage technique. Les service de l'APC avec ceux de la DTW étaient censés affecter le premier lot de 27 bus à des lignes sensibles de la ville de Constantine, comme stipulé dans le cahier des charges. Profitant de l'impunité et de leur situation “d'experts en la matière” mais surtout de la période estivale, les responsables de la DTW présenteront une seule variante en affectant les bus à l'interurbain et, disons-le, le rural, pour laisser “Tata du début des années 1980” et consœurs en plein centre ville. Faire sortir les “Tata” de la ville de Constantine est synonyme de faillite pour les parrains, car, des villes de moindre envergure comme le Khroub interdisent à ces ferrailles d'y circuler. Ne répondant nullement aux critères de sécurité, leur présence en dehors des territoires contrôles par ces nababs est porteuse de menace pour la pérennité de l'entreprise mafieuse. Aussi bien le ministre des Transports, déjà au fait du dossier, que le nouveau wali n'ont pas marché dans cette combine que déjà l'ancien wali a commencé à dénoncer. En visite à Constantine, la mi-septembre dernier, M. Maghlaoui a déjà senti le délit de sabotage de la régie communale en inspectant les fosses de la station TVE. Le site avait l'air de tout sauf de recevoir des Vanhool nouvelle génération. D'ailleurs, et afin de forcer les choses, c'est le wali qui a pris en charge la remise en état de ces fosses ainsi que la résolution des problèmes de commodités générales. Avant l'affaire de la régie communale, sujette à une véritable OPA, il y a celle de la station de bus Karkri qui existe toujours comme une marque indélébile de la compromission. Harcelés par l'ex-wali, les élus de l'APW ont pris la décision de son transfert de son actuel site, derrière l'hôtel Cirta, à l'avenue Rahmani-Achour, plus précisément à l'ex-BR de Bardo. Une année après, la décision est restée lettre morte malgré qu'il s'agit d'une menace sur tout un quartier. Alors que pour la fluidité de la circulation… Le wali, lors d'une récente rencontre avec les élus et la presse locale, a directement accusé des cadres au sein de la direction des transports de jouer au lobbyisme car détenant des intérêts dans plusieurs entreprises de transport pour ne pas dire Tata et autres minibus Snvi. Le diagnostic semble avoir été déjà fait. Ce que tout Constantine chuchotait tout bas vient d'être dit tout haut par le wali. Toutefois, le secteur des transports comme les démembrements locaux de certaines institutions, censées faire respecter la loi, doivent s'auto-moraliser. Toutefois, les jours à venir, ou plutôt l'hiver constantinois prochain sera chaud. Les concernés vont, comme d'habitude, répliquer en mobilisant leurs relais dans tous les secteurs, y compris celui d'une certaine presse locale. Le wali ne sera certainement pas épargné. À propos, où est passée cette société civile “qui ne veut que du bien pour la ville de Constantine et ses vestiges ?” Mourad KEZZAR