Les participants à la 21e réunion du comité exécutif de l'Union parlementaire des Etats membres de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) sont depuis hier en conclave dans la capitale algérienne. Réunis à la résidence Djenane El-Mithak, les représentants des Etats membres, à l'occasion de cette 21e réunion du comité exécutif, devraient durant deux journées proposer plusieurs réformes pour faire de ce «cadre de réflexion islamique» un instrument capable de faire face aux réalités de notre époque. Lors de son allocution d'ouverture, le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, a mis en exergue le contexte dans lequel intervient la session d'Alger. Un contexte, a-t-il déclaré, porteur de promesses et d'espoirs mais aussi lourd de menaces et chargé d'incertitudes pour la communauté islamique. «La prise de conscience chez la majorité des gouvernements à travers le monde que le conflit du Moyen-Orient, s'il perdure et s'aggrave, constitue la principale menace pour la paix et la sécurité du monde», note Abdelaziz Ziari. Il souligne encore que la prise en charge du problème d'une façon responsable est désormais considérée comme «une priorité et une urgence». Le problème palestinien arrive en pole position des préoccupations du comité exécutif de l'Union parlementaire des Etats membres de l'OCI. Le président de l'APN, qui se félicite du mouvement de solidarité international témoigné aux Palestiniens lors de la boucherie perpétrée par l'Etat hébreu à Ghaza, a tenu à faire savoir que le devoir aujourd'hui est d'aider les Palestiniens à unifier leurs rangs pour que ce mouvement de solidarité s'amplifie et se consolide pour renforcer la légitimité de leur lutte. Il s'agit aussi, poursuit M. Ziari, d'éviter que les puissances qui soutiennent Israël et qui se complaisent dans le maintien d'une situation tragique, tirent prétexte des divisions interpalestiniennes pour leur imputer le blocage du processus de paix et s'abstiennent d'assumer les responsabilités que leur dicte la légalité internationale. Par ailleurs, M. Ziari n'a pas hésité également à évoquer ce qu'il qualifie de «silence approbateur» avec lequel les pays occidentaux ont accueilli l'annonce du gouvernement de Netanyahu de conférer un caractère racial à l'Etat d'Israël. Le président de l'APN s'interroge sérieusement sur le crédit à accorder aux puissances et aux pays qui se targuent, dit-il, d'être «les meilleurs défenseurs des droits de l'homme et les dépositaires de la conscience universelle». De son côté, le président du Conseil consultatif iranien, Ali Laridjani, en sa qualité de président du comité exécutif de l'Union parlementaire des Etats membres de l'OCI, a critiqué sévèrement les pays occidentaux, les accusant de ne pas respecter leurs engagements notamment envers les Palestiniens. Il dressera un véritable réquisitoire contre les Etats-Unis et leurs alliés et les accuse d'être à l'origine de l'aggravation de la situation aussi bien en Afghanistan, en Irak, au Liban qu'au Pakistan, qui connaît, faut-il le rappeler, l'une des plus graves catastrophes humanitaires de son histoire, en raison de l'offensive contre les talibans, qui a provoqué le déplacement de quelque 2,5 millions de personnes vers des camps de réfugiés. «Les conseillers américains ont une connaissance limitée des réalités», a déclaré Ali Laridjani, qui souligne clairement que «l'occupation et le terrorisme sont deux faces de la même pièce». Laridjani, qui a salué les efforts que déploie l'Union des Etats membres de l'OCI depuis sa création, il y a une dizaine d'années, dira que la puissance du monde musulman réside inéluctablement dans la maîtrise des nouvelles technologies et de la biotechnologie. A noter que la journée d'aujourd'hui sera consacrée à la préparation et à la finalisation de la déclaration d'Alger et du rapport de la 21e réunion du comité exécutif par le secrétariat général de l'UPCI. Tout comme un comité ad hoc sera installé pour mettre sur pied des mécanismes pour établir un plan de réforme de l'UPCI par le développement du statut et des règlements.