La profanation des cimetières numide, romain et surtout musulman du site archéologique de l'antique Mina dénoncée par l'association «Tawassol El Adjiel» continue de susciter différentes réactions chez la population à l'égard de Sonelgaz, maître de l'ouvrage du chantier gazier, défigurant le site, mais également à l'égard des services de la direction de la culture qui aurait même proposé le site historique comme assiette de terrain pour le projet d'une salle omnisports à Bourmadia et qui devait défendre sa «transgression» car, disons-le tout de suite, le wali de Relizane a sollicité leur avis, plus ou moins spécialisé, prépondérant dans cette affaire. L'ex-maire M. Zerrouki Bachir affirme avoir sollicité durant son mandat, entre 1975 et 1976, le classement du site par l'Unesco accueillant M. Mourad Bouchenaki, un ami de classe et archéologue de renom et qui est directeur général adjoint de l'Unesco actuellement, ayant donc consacré définitivement le site comme espace à protéger. M. Zerrouki se rappelle toujours d'accompagner son père à un mausolée musulman entouré de quelques tombes où son grand-père paternel était enterré. L'autre réaction recueillie est celle d'un chercheur, M. Righi Abdellah, détenant fort heureusement l'essentiel de l'histoire de la région et de cette zone, révélée site archéologique au lendemain des travaux de terrassement du barrage de la Mina, établissant son occupation par les soldats du roi Syphax de Numidie, défaits par Massinissa en l'an 2003 avant JC et incendiant les hameaux partis en cendres d'où l'appellation Rmadia (cendres) prononcée par les autochtones de la région. Aussi, le passage des Romains certifié par les documents et pièces à conviction en sa possession se situe aux environs de l'an 40 av. JC. Le même chercheur cite que ce sont quelques pièces en or récoltées là-bas, datant du règne des Almohades, portant les transcriptions (il n'y a de Dieu qu'Allah côté face et le Mahdi côté pile) qui concourent à dire que les sépultures musulmanes «violées» peuvent leur appartenir même si les riverains, Ouled Zid, Ouled Souid ou Zeradlia sans cimetière connu, auraient pu inhumer leurs morts là-bas. En somme, c'est tout un débat parfois accusateur qui s'est installé à Relizane où l'association de M. Lahmar, épaulée par celle de M. Bounab (environnement) ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin avant le sauvetage, ou par Mme Toumi, la ministre, ou par l'Unesco, d'un patrimoine si souvent agressé par les adeptes du profit immédiat ou encore ceux censés le protéger.