L'armée malienne est décidée de mettre fin à la présence, à ses frontières nord, des bandes de trafiquants et de terroristes d'El-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Après avoir mis hors état de nuire quelque 26 éléments de la branche d'El-Qaïda le 17 juin dernier, les troupes maliennes ont mené une action durant la nuit de vendredi à samedi dans la région de Tombouctou, une ville du nord-ouest du Mali. C'est ce qu'a fait savoir une source sécuritaire de Bamako qui a précisé qu'un accrochage entre les deux parties s'en est suivi et que les éléments d'AQMI ont quitté leur base, et qu'aucune perte humaine n'a été enregistrée du côté de l'armée malienne. L'information a été confirmée durant la même journée par deux sources indépendantes maliennes ainsi que des témoins qui ont relevé que dans la zone dans laquelle l'accrochage a eu lieu, aucun corps n'a été observé. Un diplomate occidental en poste dans la capitale malienne a confirmé cet accrochage en le qualifiant d'escarmouche avant de réitérer la position des pays occidentaux de soutenir le Mali dans sa lutte contre les groupes terroristes et emboîter le pas à la France, les Etats-Unis, le Canada et l'Algérie qui ont récemment affirmé qu'ils soutiendraient le Mali dans sa lutte contre Al-Qaïda. Cette position fait suite à une offensive de l'armée malienne menée dans l'extrême nord du Mali, à la frontière avec l'Algérie, sur le territoire de la localité de Garn-Akassa située à l'ouest de l'oasis de Tessalit un peu plus de deux semaines après l'assassinat d'un otage britannique revendiqué par l'AQMI. Ce dernier, Edwin Dyer, avait été capturé en janvier au Niger voisin, en même temps que trois autres touristes. Actuellement, il ne reste aux mains des ravisseurs qu'un ressortissant suisse, Werner Greiner, alors que les deux autres ont été libérés. A propos de l'otage helvétique, un élu de la région du Mali et qui mène les négociations pour une éventuelle libération a révélé que l'otage, enlevé le 22 janvier, est très souffrant du fait qu'il ne s'alimente presque plus. Quant à son sort, un autre négociateur avait indiqué que les ravisseurs avaient fixé l'ultimatum au 26 juin dernier, mais leur menace de l'exécuter n'a pas eu lieu. A Berne, le gouvernement suisse par le biais de son ministère des Affaires étrangères a exprimé son inquiétude tout en affirmant qu'il poursuivra ses efforts pour obtenir la libération de Werner Greiner. Cette tendance aux négociations que mènent les pays occidentaux, à chaque fois que l'un de leurs ressortissants est aux mains des groupes terroristes, a été l'un des points les plus débattus lors du 13ème Sommet de l'Union africaine à Syrte et durant lequel, les chefs d'Etat et de gouvernement ont approuvé, à l'unanimité vendredi soir et à l'initiative de l'Algérie, une décision appelant le Conseil de sécurité de l'ONU à adopter une résolution contraignante contre le paiement des rançons aux groupes terroristes. L'UA a invité également l'Assemblée générale des Nations unies à engager des négociations, en vue d'élaborer un protocole additionnel à la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme et à la Convention internationale contre la prise d'otages prohibant le versement de la rançon aux groupes terroristes. Cette initiative, qui vise à criminaliser le paiement des rançons aux groupes terroristes, participera, selon le document adopté par le sommet de Syrte, à la consolidation du dispositif juridique mis en place, notamment par les résolutions 1373 et 1267, ainsi que par les conventions internationales et africaines de lutte antiterroriste. Quant à l'identité des ravisseurs activant sous la bannière d'El-Qaïda dans cette région du Mali, il s'agirait, à en croire certaines sources, d'un groupe terroriste drivé par Abou Zeid, qui serait derrière la prise d'otages le 22 janvier dernier et, parmi lesquels, le Britannique exécuté et le Suisse toujours à leurs mains.