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Il serait de 32.000 dinars, selon les banques étrangères: Salaire pour vivre, Salaire pour survivre
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 27 - 07 - 2009

Le salaire minimum à 15.000 dinars changerait-il quelque chose dans la vie des smicards du pays ? Les experts sont en général dubitatifs, les hausses des salaires ayant tendance en général à être bouffées par l'inflation. Pour ceux qui vivent déjà mal avec des salaires de plus de 25.000 dinars, la question ne se pose même pas. La statistique froide leur donne raison. Les dépenses incompressibles, loyer, électricité-gaz, eau, santé, représentaient au début des années 80 le quart des salaires. En 2008, c'est pratiquement tout le salaire qui y passe. Les familles, qui vivent avec un salaire unique situé entre 20.000 et 30.000 dinars, rognent sur l'alimentation (pain, patate, semoule, lait) pour joindre péniblement les deux bouts. La famille moyenne qui se sent relativement «à l'aise» est celle où le couple travaille. Dans ce cas, l'un des salaires va entièrement aux dépenses incompressibles auquel il faudra ajouter souvent les remboursements mensuels du crédit-auto.
Le bon salaire dans l'Algérie de 2009, c'est deux salaires au moins, disent à leur manière les couples algériens qui se démènent avec un revenu cumulé de 40.000 à 50.000 dinars. C'est déjà un peu loin du SMIG à 35.000 dinars promis par la candidate Louisa Hanoune, au cours de la campagne présidentielle. Un niveau qui, bien entendu, ne peut être accepté par un gouvernement qui lie l'augmentation des salaires à des gains de productivité. Le candidat Bouteflika avait bien évoqué une augmentation du SMIG, mais il est probable que la tripartite, annoncée pour l'automne, ne dépassera pas le très fade et peu enthousiasmant 15.000 dinars.
Le grand écart
Les banques étrangères, qui se sont spécialisées dans le crédit à la consommation, ont peut-être leur idée sur le salaire «acceptable». Elles avaient octroyé des crédits-automobile pour ceux dont le revenu minimum est de 25.000 dinars. En mars dernier, elles ont élevé le seuil. Ces banques éjectent de l'octroi au crédit ceux dont les salaires sont inférieurs à 32.000 dinars. Les banquiers étant à côté de leurs sous et font beaucoup de calculs, on peut estimer que ces 32.000 dinars - même si l'on n'achète pas une voiture et que l'on continue à crapahuter dans les transports communs - constitue le salaire «correct», celui au-dessous duquel rien n'est permis. Pas même le droit d'espérer. Avec un tel seuil pour l'automobile, on imagine sans peine, les seuils exigés pour l'accession à un crédit logement. A moins d'une incitation spéciale — il a été question d'octroyer des crédits à zéro intérêt - de la part du gouvernement en direction des banques publiques, avoir un crédit pour acheter un logement relève de l'impossible...
Si, les «négociations» à la tripartite tourneront autour d'un salaire minimum à 15.000 dinars, cela donne une idée sur l'écart entre ce qui peut être considéré comme un «salaire acceptable» et la réalité. Le gouvernement, même pour répondre à des engagements électoraux pris au cours de la présidentielle, veillera à ne pas ouvrir la boîte de Pandore. Les revenus pétroliers connaissent une chute sensible, d'où la tendance à essayer de brider les importations par de nouvelles mesures contraignantes. Le FMI s'est d'ailleurs félicité de l'approche des autorités qui oeuvrent «à préserver la compétitivité et la viabilité à long terme des finances publiques en contenant les dépenses courantes, et en particulier, la masse salariale et les subventions», et «appuie» la volonté du gouvernement de lier «les futures hausses de salaires aux gains de productivité et aux résultats de croissance». Les autorités pourraient faire valoir qu'une hausse des salaires ne va pas, dans les conditions actuelles, stimuler la production nationale, mais les importations. La relance par la consommation n'a, en effet, de sens que pour les économies productives et l'économie algérienne est loin de l'être.
«Arrangements algériens» aléatoires
Il reste qu'avec un revenu de 12.000 ou de 15.000 dinars, on n'est pas dans la «consommation» mais dans la débrouille pour la survie. C'est, d'ailleurs, ces réalités lourdes qui favorisent les évolutions significatives, comme le travail des femmes. Mais dans les conditions actuelles, avec un syndicat UGTA très «responsable», des syndicats autonomes très bridés et un vaste espace gris de travail informel, les salariés ne disposent pas de moyens de pousser les améliorations de salaires au-delà de ce que consent le gouvernement. Le rapport de force est défavorable. Le succès relatif des travailleurs d'Arcellor Mittal, qui ont obtenu une hausse de 15 %, ne parait pas devoir faire contagion. C'est la tendance globale. Il existe parfois des «arrangements très algériens» qui compensent cette limitation des salaires. On a pu ainsi découvrir, à la faveur d'une grève au port d'Alger, que les dockers étaient payés pour des heures supplémentaires fictives par leur employeur, l'Epal.
En prenant la gestion du port, DPW a bousculé cet arrangement en appliquant la règle que seule des heures supplémentaires effectives sont payées. L'arrangement était de fait une hausse de salaires déguisée. Aux yeux des dockers, même s'ils ne le disent pas ouvertement, en bousculant l'arrangement sur l'organisation du travail et les «heures supplémentaires», DPW leur impose de travailler davantage sans contrepartie. Le problème des dockers est que DPW avait la loi pour elle et «l'arrangement» a été bel et bien remis en cause. Dans d'autres secteurs d'activité, on n'imagine même pas pouvoir négocier ces hausses de salaires déguisées. Le gros des salariés algériens a clairement peu de chance d'atteindre le niveau du salaire «décent», implicitement fixé par les banques étrangères.


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