Ces dernières années, le malaise social dû essentiellement à l'érosion du pouvoir d'achat, à la paupérisation des classes moyennes et à la dégradation du cadre de vie, a poussé le gouvernement à revoir sa copie en ce qui concerne la politique salariale. En effet, cette dernière décennie le salaire national minimum garanti (SNMG) a été relevé plusieurs fois. En d'autres termes, le salaire de la quasi-totalité des Algériens a augmenté à diverses reprises. Ces cinq dernières années, soit depuis l'année 2005, le salaire de la majorité des Algériens a été augmenté à la faveur des décisions prises par le gouvernement lors de la 12ème et de la 13ème tripartite. Ces deux rendez-vous, organisés en l'espace de 3 ans et regroupant le gouvernement, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et le patronat se sont soldés par une panoplie de mesures, notamment celles concernant le côté social. Comme il fallait s'y attendre, la plus importante des décisions est celle de revoir le montant du salaire national minimum garanti (SNMG), soit le principal critère qui détermine le véritable salaire. Ainsi, au début de l'année en cours, lors de la 13ème tripartite, le salaire national minimum garanti (SNMG) est passé de 12 000 à 15 000 DA, soit une augmentation de 3 000 DA, alors qu'en 2000, la hausse était de 2000 DA, passant de 10 000 à 12 000 DA. A ce propos, les économistes estiment que l'évolution n'est pas énorme, mais elle est la bienvenue pour plus d'un million et demi de fonctionnaires et de retraités. L'argument mis en avant est que les différentes hausses de salaires opérées ces dernières années sont en totale déconnexion avec la réalité économique. Le Conseil national économique et social estime que les différentes revalorisations salariales ont été effectuées d'«une manière cyclique et sans rapport direct avec la productivité du travail et l'inflation» et suggère d'aborder «la question plus globale des revenus salariaux et des critères qui contribuent à leur détermination et à leur augmentation». Un salaire minimum à 15 000 dinars changerait-il quelque chose dans la vie des smicards ? Non. Du côté des experts, les hausses des salaires n'auront aucun effet, puisqu'elles «vont être bouffées par l'inflation». Et un salaire pouvant faire face à la dégradation du pouvoir d'achat doit osciller, selon les spécialistes, entre 40 000 et 50 000 dinars, soit le cumul de deux revenus au moins. S. B.