Pour près de 500 étudiants, hébergés au niveau de la Cité universitaire Zouaghi''1'' à Constantine, et 200 autres pensionnaires de la résidence d'El-Khroub, ces premiers jours de Ramadan sont vécus dans le dépit, la colère et la consternation. Autant dire que ces derniers, parmi lesquels on recense au total quelque 500 étudiants en médecine interne en fin de cycle universitaire (7ème année), ainsi que près de 200 autres musulmans étrangers de différentes nationalités, vivent un véritable calvaire en ce début du mois de Ramadan, notamment au moment de la rupture du jeûne, lorsqu'ils se retrouvent contraint d'avaler un repas froid en lieu et place de la traditionnelle chorba, absente des menus pour cause de fermeture du 'resto'' des deux résidences. «C'est une catastrophe», clamera l'un des représentants des étudiants. Le 'resto'', qui tient encore ses portes fermées depuis le début du mois sacré, met dans une position peu confortable cette population estudiantine, qui passe plusieurs heures de travail au niveau du CHUC, avant de réintégrer les chambres au sein de la résidence, où les attend un repas froid en guise de F'tour. «On n'a ni le temps, ni les moyens, pour préparer un repas chaud au F'tour», soulignera notre interlocuteur. «Vraisemblablement, on nous pousse à aller vers les restaurants de la 'Rahma'', ou solliciter le Croissant-Rouge algérien pour nous servir des repas chauds au F'tour», s'insurge un autre étudiant. C'est un mois très difficile que passent ces étudiants, parmi lesquels des étrangers, qui ne sont pas prêts d'oublier, ni de concevoir comment on peut tomber dans une telle profondeur de l'indifférence, durant un mois de piété, de pardon et de solidarité. Selon nos interlocuteurs, cette situation lamentable et désespérante a débuté avec l'engagement de travaux de réhabilitation au niveau de la Cité universitaire 'Mahmoud Mentouri'', où étaient hébergés ces étudiants, et qui ont été ainsi transférés par contrainte vers la Résidence 'Zouaghi Slimane 1''. A leur arrivée au niveau de la nouvelle résidence, «ils seront parqués à l'étroit dans deux ailes de bâtiments, alors que la résidence peut accueillir jusqu'à 4.000 étudiants», comme le signalera un représentant des étudiants. Ajoutant, dans ce contexte, que «la rareté de l'eau potable et l'absence d'hygiène ont contribué à faire de ces lieux des aires repoussantes, où il ne fait pas bon de vivre». Les concernés nous ont affirmé avoir dénoncé cette situation auprès des plus hauts responsables de la tutelle, saisis par des appels à l'aide à travers des correspondances. Pour notre part, on aura vainement essayé de prendre attache avec le directeur des Oeuvres universitaires, ou encore le directeur de la Résidence universitaire 'Zouaghi Slimane 1'', uniquement cadrée par des agents de sécurité et de gardiennage. Toutefois, un haut responsable du secteur universitaire, qui a promis de «s'enquérir» de cette situation, nous indiquera que cela ne peut pas être un cas de mauvaise intention, car tout musulman se ferait un devoir d'offrir le F'tour à un étranger de passage, ou dans le besoin. Tout ce qu'on peut avancer sur ce plan, nous dira notre interlocuteur, c'est que la fermeture des restaurants au niveau des résidences universitaires, où sont lancés actuellement des travaux, serait d'une part liée aux départs en congé du personnel, et d'autre part, en référence à une note du ministre de l'Enseignement supérieur, qui stipule qu'il n'est pas nécessaire d'ouvrir les 'resto U'' tant que les cités universitaires demeurent occupées par un nombre très réduit de résidents durant cette période de vacances d'été. «Mais, répliquent les représentants des 500 étudiants, la densité d'occupation des chambres au niveau de la Résidence 'Zouaghi Slimane 1'', telle qu'elle se présente aujourd'hui, n'est pas chose négligeable, et les responsables concernés se doivent de prendre en charge dans l'immédiat ce dossier, et assurer aux jeunes étudiants un repas chaud à l'heure du F'tour».