La rentrée 2009-2010 s'inscrira sous le signe du changement pour les écoles artistiques des beaux-arts et de musique, établissements sous la tutelle du ministère de la Culture. Une panoplie de nouvelles dispositions concernant les conditions d'accès et les programmes de formation entreront en vigueur dès cette année. Ce réaménagement a été décidé par la tutelle à la lumière des suggestions formulées lors d'un séminaire international tenu il y a quelques mois à Alger en présence d'un panel d'experts étrangers. Désormais, pour pouvoir intégrer ces écoles, le candidat doit être âgé entre 17 et 20 ans et justifier d'un niveau scolaire de 3e année secondaire. Ce qui s'apparente, à première vue, à un durcissement des critères de postulation dans la mesure où les conditions de candidature étaient plus souples: âge entre 17 et 25 ans, niveau jusqu'à la 1e AS. Le directeur de l'Ecole régionale des beaux-arts d'Oran (ERBO), M. Mekki, précise que «cela n'est pas du tout l'esprit du nouveau texte». «A l'origine de la réduction de la limite d'âge de 25 à 20 ans, cette donnée, et seulement cette donnée: bon nombre d'élèves accomplissaient leur cursus au bord de la trentaine, parfois au-delà, en cas de triplement par exemple. De plus, on se retrouvait très souvent avec des classes regroupant des élèves de 18 et de 28 ans. Quasiment deux générations ! » Quant à l'élévation du requis, le même responsable explique: «Il faut savoir que le nouveau programme s'étale sur quatre années: 2 ans de tronc commun et 2 ans de spécialité. Le désormais ancien système consistait en 3 ans de tronc commun et 1 an de spécialité. Donc, pour schématiser, l'année perdue en tronc commun, le cycle de base, a été gagnée en rehaussant le niveau d'accès.» D'autres amendements ont, par ailleurs, touché les modalités et le planning du concours d'accès ainsi que le cursus pédagogique. L'ancien diplôme CEEG (Certificat des études de l'enseignement général, 2 ans) a carrément «sauté». Pour les beaux-arts, deux nouvelles spécialités ont été introduites, à savoir «l'enluminure et la miniature» et «la céramique», qui s'ajoutent aux disciplines déjà existantes: «la sculpture», «la peinture», «la miniature», «les arts graphiques», «l'aménagement intérieur» et «la restauration». Pour mieux inculquer cette dernière spécialité, dont l'ERBO fut la «pionnière» en Algérie à la faveur du projet mené conjointement avec l'ONG espagnole «Restaurateurs sans Frontières» et le Musée national Ahmed Zabana, des matières de cette discipline seront incorporées dans le programme du tronc commun pour que tout étudiant ait au moins des notions générales de la restauration, la conservation et la mise en valeur des objets d'art et des biens culturels. L'on apprend, d'autre part, que le concours d'accès à l'ERBO sera ouvert à partir du 27 septembre. Il sera précédé, quelques jours avant, par des portes ouvertes sur l'école, notamment pour expliquer la nouvelle carte. Il importe de savoir aussi que la deuxième annexe de l'ERBO, celle de Tlemcen, ouvrira ses portes courant cette année, pour rejoindre ainsi l'autre annexe de Sidi Bel-Abbès, qui a démarré il y a cinq ans.