Priorité n «Eviter l?année blanche» est l?objectif primordial des étudiants, en dépit des problèmes d?hébergement à la cité Mahiedine «amiantée». Les étudiants, par la voix de leur délégué, affirment que «les problèmes datent de l?époque de l?Ecole nationale des Beaux ? Arts. Depuis 1985, l?enseignement supérieur n?a jamais exercé sa tutelle pédagogique. Nous sommes sous la tutelle totale du ministère de la Culture». Revenant sur cette année marquée par la grève des enseignants le 12 juin 2005, qui revendiquaient un statut socioprofessionnel, ils estiment avoir été pris en otage jusqu?au 7 janvier dernier. «Cette grève, nous ne l?avons pas soutenue. Les enseignants devaient présenter leur magistère pour obtenir le grade d?assistant. Or, certains ne voulaient pas le passer. Le 22 novembre 2005, nous avons observé un sit-in devant le siège du ministère de l?Enseignement supérieur. Dans la foulée, nous avons entamé un dialogue avec les professeurs, la direction de l?école et la tutelle, durant un mois. Sans succès. Début décembre, à la suite d?une succession d?événements, nous avons fermé l?école.» Les étudiants revendiquaient «l?organisation des soutenances du 12 juin, l?implication du ministère de l?Enseignement supérieur, la remise à niveau totale de l?école sur le plan pédagogique, la revue des programmes et le volume horaire qui ne sont pas respectés» sans compter que «certains enseignants ne sont pas qualifiés pour certains modules, un même enseignant assure trois ateliers pour trois promotions différentes durant le même horaire. Il est urgent de mettre en place une réforme de l?enseignement artistique ainsi que le problème de la cité Mahiedine qui est amiantée et qui n?a jamais été résolu. Pour la restauration nous avons dû aller voir un centre, relevant du ministère des Affaires religieuses, près de la cité, pour la signature d?une convention qui n?a d?ailleurs jamais été signée». A ce jour, aucune revendication n?a été satisfaite. «Le 17 décembre, nous avons eu une réunion avec des représentants du ministère de la Culture qui se sont déplacés à l?école. Pas d?écho. L?ex-directeur, M. Djehiche, décide de déclarer l?année blanche. Ce que nous avons refusé même si nous devons nous priver de vacances et prolonger l?année jusqu'au mois d'août. La direction ferme l?école pour les vacances d?hiver, nous avons donc occupé les lieux durant 15 jours. Nous dormions dans les couloirs puis à l?intérieur de la direction. Nous avons entamé une grève de la faim le 31 décembre 2005, c?est alors que la ministre a réagi. L?école était gérée comme un bien privé. Nous avons lancé un ultimatum d?un mois pour le départ du directeur. Ce qui a été fait.» Beaucoup d'étudiants n'ont pas résisté à tous ces problèmes et ont abandonné à mi-parcours. «Nous étions à la rentrée 244 étudiants, nous sommes 216 aujourd?hui. Nous avons un sculpteur par promotion, un seul peintre, aucun miniaturiste.» Le remplacement de la direction ne semble pas avoir changé grand-chose «C?est un changement dans la continuité, car depuis l?installation de la nouvelle directrice rien de nouveau. La directrice ne connaît pas le fonctionnement d?une école supérieure d?art. Et au bout du compte, le diplôme n?existe pas. On n?ouvre pas droit à la postgraduation.» Enfin, le délégué des étudiants a demandé «la reprise du dialogue avec les tutelles».