Les recettes algériennes tirées des exportations d'hydrocarbures ont atteint 27 milliards de dollars durant les huit premiers mois de l'année, selon le PDG de Sonatrach, M. Mohamed Meziane. Cette recette, impactée très certainement par les fluctuations des prix du brut sur le marché international, démontre cette extrême volatilité des rentrées de devises nationales tirées d'un secteur qui constitue les deux mamelles de l'économie nationale. Selon le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, les recettes pétrolières algériennes fin 2009 ne devraient guère dépasser les 40 milliards de dollars. Le chiffre réalisé par le groupe Sonatrach durant les huit premiers mois de l'année montre en fait une baisse drastique du chiffre d'affaires à l'international du groupe pétrolier algérien. Les recettes réalisées à fin août dernier représentent, toujours selon le patron de Sonatrach, 67,5% des prévisions de réalisations pour l'année 2009. La crise économique mondiale, un léger cafouillage au sein de l'OPEP et des marchés amorphes ont pesé sur les cours du brut, qui, cependant, ont repris des couleurs depuis le début du second semestre 2009 sur des affirmations quant à une reprise lente mais effective de la croissance économique aux Etats-Unis. Si le ministre de l'Energie et des Mines table sur des recettes pétrolières globales de 40 milliards de dollars en 2009, c'est que le marché actuel ne donnera guère plus, ni moins, les prix étant scotchés depuis le mois de juin autour des 70 dollars le baril. On est loin ainsi des chiffres records réalisés fin 2008, où les exportations d'hydrocarbures (pétrole, gaz, GLN, condensat, etc.) avaient atteint la barre des 76,9 milliards de dollars. Une année auparavant, en 2007, les recettes n'avaient pas dépassé les 59,5 MDS de dollars, selon un bilan de la compagnie qui indique que la part des associés est passée de 3,9 milliards de dollars en 2007 à 4,8 milliards de dollars en 2008, en liaison avec l'augmentation du chiffre d'affaires réalisé en association. Il est ainsi indéniable que la brusque chute des cours pétroliers à partir de juillet 2008, passant de 140 dollars/baril à moins de 40 dollars/baril en quelques semaines, a lourdement pénalisé les recettes d'hydrocarbures de l'Algérie. Certes, les contrats étaient fermes et couraient jusqu'à la fin de l'année 2008, ce qui avait permis à Sonatrach de réaliser un excellent chiffre d'affaires au moment où les cours tombaient entre 40 et 45 dollars/baril. Mais, l'année 2008 sera moins fastueuse, avec une baisse de plus de 20 milliards de dollars de recettes globales, et 2009 devrait renforcer cette tendance. Même si, par rapport à 2008, les recettes prévues à la fin de l'année (40 MDS de dollars) seront encore légèrement inférieures, la tendance pourrait se renverser d'ici le 31 décembre si les prix se maintenaient autour de 75 dollars/baril. Une tâche que doit en fait concrétiser l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dont la réunion de Vienne mercredi a réaffirmé le maintien de l'actuel plafond de production de l'organisation. Ce qui est de nature à raffermir les prix et leur éviter une trop grande volatilité au moment où la demande de brut se réveille sur le sillage des bons chiffres de l'économie américaine. Il reste que les recettes pétrolières de l'Algérie, sur la base d'un quota de production de 1,2 million de B/J fixé par l'OPEP, pourraient rebondir en début d'année 2010 si la tendance positive des marchés financiers se maintenait vers le haut.