Le dispensaire antituberculeux (DAT) de Bardo est l'une des structures spécialisées de santé publique les plus sollicitées. Envahie par de nombreux patients, elle ne diffère en rien pour ce qui est de «l'affluence» des cliniques polyvalentes, où les va-et-vient de malades sont incessants. Cette situation fait que les citoyens sont contraints dans certaines périodes, d'attendre assez longtemps et faire la chaîne, pour voir enfin leur tour arriver et bénéficier d'une consultation. En effet, «s'agissant d'une maladie contagieuse voire dangereuse, nous sommes obligés d'attendre pour faire une visite», lancent des patients habitués des lieux, qui sont là pour un contrôle de routine ou pour une consultation ou des analyses. Plusieurs patients, une vingtaine environ, «poireautent» dans la salle d'attente. Il y a même un adolescent, lycéen de son état, venu pour se faire ausculter et délivrer un certificat de phtisiologie nécessaire à la constitution de son dossier scolaire, dit-il. Mais à l'évidence, le rythme de l'appel des malades invités à la salle de consultation et de l'avis de plusieurs malades, «est trop lent». Plusieurs affirment attendre depuis plus d'une heure. D'autres ont déclaré avoir fait un long déplacement vers ce centre dans l'espoir d'être pris en charge rapidement, «mais c'est le contraire qui s'est produit». Questionnée sur cette attente jugée excessive par tous les patients trouvés sur place, la directrice par intérim du dispensaire, Mme Nadjet, explique cette anomalie par le fait «qu'à l'époque du transfert des habitants de Bardo et leur relogement à la nouvelle ville Ali Mendjeli, la direction de la Santé et de la Population de la wilaya, anticipant une baisse de fréquentation du dispensaire, et peut-être même sa délocalisation, a procédé à une répartition du personnel vers les autres cliniques.» Ainsi, «ce dispensaire qui comptait 23 agents a été vidé de près des deux tiers de ses effectifs. A telle enseigne que nous fonctionnons actuellement avec 6 à 7 employés.» Seulement, le dispensaire est toujours là et aussi fréquenté qu'auparavant. Cette responsable assure même que «des anciens patients relogés à Ali Mendjeli continuent à venir nous voir pour leur contrôle et suivi.» «En tant que structure de la santé publique, nous ne pouvons refuser un malade. Aussi, sommes-nous submergés et on ne cesse de harceler la tutelle pour obtenir du renfort, pour faire face à pas moins de 2.000 visites que nous prenons en charge mensuellement. A noter que de sources hospitalières, seule une vingtaine de cas confirmés de tuberculose sont enregistrés dans la wilaya de Constantine. «Cette maladie, précise-t-on, grâce au maillage mis en place, permet de la localiser, de la prendre en charge et de la soigner rapidement »