Le fonctionnement des services publics et des commerces durant les fêtes de l'Aïd El-Fitr pose encore problème dans la ville du rocher. Si d'un côté les responsables du syndicat des commerçants sont catégoriques pour affirmer que les transporteurs, publics et privés, les taxieurs, les boulangers, les restaurateurs, les marchands de fruits et légumes ainsi que le marché de gros (Magrofel) vont fonctionner normalement durant les fêtes, ceux de l'APC se sont montrés moins affirmatifs en pensant que la question n'est pas tellement évidente pour les marchés populaires placés sous leur tutelle. Et c'est ainsi qu'au moment même où l'apparition du croissant lunaire annonçant la fin du mois de Ramadhan reste encore dans le doute, la question n'a pas manqué de susciter une polémique entre les commerçants des marchés couverts de la ville, comme ceux de Boumezzou, Bettou et Sidi Mabrouk supérieur et l'APC, qui gère ces places fortes du commerce de détail où s'approvisionnent les citoyens. Les premiers ont exprimé la crainte de perdre leurs marchandises périssables pendant les journées de fêtes où les travailleurs de la commune, notamment les gardiens et le personnel de nettoyage, seront en congé et souhaitent travailler à partir de la seconde journée de la fête. «Cela se passe ainsi depuis des années et nous avons toujours pris sur notre compte le nettoyage des lieux. Il suffit seulement que les gardiens nous ouvrent les portes le matin du deuxième jour de l'Aïd !», nous ont déclaré plusieurs des gérants de boucheries exerçant au marché Boumezzou, installés à cet endroit. Plusieurs autres marchands de fruits et légumes ou de l'alimentation générale ont exprimé le même souhait. M. Mezehoud Abdenasser, vice-président de l'APC qui préside la commission du patrimoine communal, interrogé sur ce problème, a affirmé que la fermeture de ces marchés, au moins durant les deux journées de l'Aïd, est évidente. «Les travailleurs de la commune ont droit au congé pour les fêtes. Cette question aurait dû faire l'objet de concertation entre nous et les commerçants, mais il est regrettable que ni ces derniers, ni leurs représentants syndicaux n'ont daigné prendre attache avec nous pour aménager une solution qui satisfasse tout le monde». Les choses étant ce qu'elles sont, le citoyen, et par crainte de ce genre de situation, a tout de même pris les devants pour faire des provisions suffisantes, témoins les fortes affluences qu'on voit chaque jour dans les marchés, «en prévision des fermetures de la plupart des commerces», dit-on.