Photo : S. Zoheir Par Amirouche Yazid Le premier jour après la fête de l'Aïd a été difficile à vivre pour de nombreux Algériens surpris, une nouvelle fois, de se retrouver privés de certains aliments de première nécessité comme le pain. Au moment où la population de la capitale s'attendait à une reprise de l'activité commerçante après les deux jours de l'Aïd El Fitr, les choses se sont présentées autrement : les Algérois couraient, hier, derrière une baguette de pain. La quête était perdue d'avance dans la mesure où les boulangeries de la ville d'Alger n'ont pas encore repris leurs activités. La situation a mis dans la gêne de nombreux citoyens qui s'interrogeaient sur les raisons réelles d'un tel baisser de rideau collectif. Les interrogations des consommateurs sont d'autant plus légitimes que l'organisation syndicale structurant les commerçants promettait la continuité de l'activité, du moins pour les opérateurs les plus sollicités, à l'image des boulangers. A 48 heures du jour de l'Aïd, celui qui parlait au nom de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) rassurait les citoyens en déclarant qu'une grande partie des boulangeries ne cesseraient pas d'exercer, y compris le premier jour de la fête. Passé le premier jour, puis le second, les résidants de la capitale découvrent une ville où il est impossible de trouver un morceau de pain. Tout le monde aura ainsi compris que la représentativité de cette organisation est sérieusement remise en cause au moment où ses animateurs évoquent une infaillible capacité de mobilisation pour défendre les intérêts des commerçants. Aujourd'hui, les Algériens sont unanimes à dire que les commerçants, notamment ceux des grandes villes du pays, n'accomplissent pas leur devoir de service envers le citoyen consommateur. «Il est vrai que le commerce est une activité libérale, mais ses acteurs ne doivent pas oublier que le moteur de leur métier, c'est bien le consommateur», tiennent à rappeler des consommateurs irrités par «le mépris» des commerçants à leur égard. Il est manifestement du devoir des pouvoirs publics de faire respecter les règles de l'activité commerçante qui tend à sanctionner le citoyen consommateur dès qu'il s'agit des fêtes religieuses et nationales. Le sentiment d'inquiétude s'empare des populations à force de voir une telle situation se répéter et se généraliser à travers tout le pays. Au Centre, dans l'Est, dans l'Ouest comme au Sud, le constat est similaire où le citoyen, impuissant, ne sait plus que faire.