Les établissements scolaires et des centres universitaires, à travers le territoire national, risquent d'être paralysés durant toute la journée d'aujourd'hui par un débrayage national, à l'appel de l'intersyndicale autonome de la fonction publique. Les syndicalistes autonomes ont réitéré samedi leur appel à l'ensemble des adhérents, pour participer massivement à la grève. Les représentants des syndicats autonomes comptent faire de ce 05 octobre, Journée mondiale de l'enseignant, une date symbole de la lutte pour les droits et libertés syndicales. Cette grève, qui intervient moins d'un mois après la rentrée scolaire et au même moment de la rentrée universitaire, rappelle le malaise qui caractérise le secteur de l'Education et de l'enseignement supérieur, marqué par d'interminables conflits entre syndicalistes et tutelle et par des débrayages à répétition. Cette journée sera mise à profit par les cadres syndicalistes du Cnapest, du conseil des lycées d'Algérie (CLA), du syndicat autonome des travailleurs de l'Education et de la Formation professionnelle (SATEF) (Béjaïa), des sections du Conseil national des enseignants du supérieur «CNES », du Snapap et du Conseil national des enseignants contractuel (CNEC), pour manifester leur mécontentement «face à la dégradation de leurs conditions socioprofessionnelles» et partant remettre leurs revendications à l'ordre du jour en perspective de la prochaine tripartite. Ce débrayage sera marqué par un rassemblement des cadres syndicaux prévu à partir de midi devant le siège du ministère de l'Education nationale. « C'est une occasion pour donner un écho de la détresse de l'enseignant devant le marasme dans lequel patauge l'école algérienne», avait déclaré M. Saadelli du Satef. Lors de cette même journée, les syndicalistes prévoient de présenter un rapport sur la situation de l'école, élaboré par des syndicalistes autonomes pour «mettre la lumière sur les ratages de la rentrée scolaire 2009-2010». Lors d'une réunion tenue samedi, les représentants des différents syndicats autonomes ont unanimement dénoncé une détérioration du niveau de l'enseignement due au manque de recrutement de personnels et le recours au recrutement pour de courtes durées de remplaçants ou de contractuels. La rentrée scolaire a aussi été sévèrement critiquée par les syndicalistes qui ont mis en exergue, les aspects pédagogiques, la surcharge des classes, les programmes appliqués, le problème des tabliers etc... La plateforme de revendications de l'intersyndicale autonome tourne autour de sept points, à savoir la hausse du SNMG, la suppression de l'article 87 bis, l'augmentation du point indiciaire, l'intégration des contractuels et vacataires, une retraite de dignité, des services publics de qualité et accessibles pour tous et la garantie des libertés syndicales contre toute atteinte de l'administration. L'intersyndicale a, d'autre part, affirmé lors de sa rencontre de samedi, qu'elle refuse qu'on parle au nom des travailleurs de la fonction publique lors de la tripartite, allusion faite à l'UGTA. «L'enseignant refuse d'être l'otage de la tripartite», avait déclaré le porte-parole du Cnapest. Pour les syndicalistes, le gouvernement doit reconnaître les syndicats autonomes.