La grève organisée par la coordination intersyndicale de la fonction publique, qui devait toucher pratiquement tous les travailleurs des secteurs de la fonction publique a été suivie partiellement. Le secteur de l'éducation ainsi que celui de l'enseignement supérieur ont répondu, hier, à l'appel au débrayage. “Au niveau du secondaire, l'appel a été suivi massivement. Il faut aller vers la convergence de la lutte sociale et faire pression sur le gouvernement afin de clarifier le débat autour de la revendication des travailleurs de la fonction publique”, a déclaré, M. Osmane, premier responsable du conseil des lycées d'Alger. Le Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes) — bien qu'il ne fasse pas partie de la coordination intersyndicale de la fonction publique — a adhéré à l'action de protestation décrétée par l'intersyndicale de la fonction publique. Ce dernier a pu paralyser plusieurs universités, particulièrement dans la wilaya d'Oran. Cependant, ce syndicat a dénoncé les intimidations des autorités publiques. “Notre adhésion à la contestation a coïncidé avec l'instrumentalisation de l'appareil judiciaire, à travers des plaintes déposées par tous les chefs d'établissement contre les sections locales du Cnes pour grève illégale. Il est impératif de construire un front syndical commun afin de défendre les libertés syndicales”, peut-on lire dans un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction. Ne s'avouant pas vaincu, le syndicat du Cnes entend bien entamer une grève ouverte à partir du 13 mai prochain. M. Ben Taher, responsable du syndicat algérien des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), estime, pour sa part, que la grève d'hier a été bien suivie dans le secteur de l'éducation, mais moins dans les administrations et les hôpitaux et ce, à cause des menaces des directions. “Dans certaines structures, des copies des préavis de grève ont été arrachées”, révèle-t-il. Au niveau des hôpitaux de l'Algérois, les fonctionnaires de la santé publique n'ont pas observé un arrêt de travail. “Ce n'est que ce matin que nous avons appris qu'il y a grève. Nous n'étions pas informés, il n'y avait ni affichage ni appel à la grève dans notre hôpital”, a affirmé un praticien du Centre hospitalo-universitaire de Bab El-Oued. Néanmoins, les syndicalistes de la fonction publique ne veulent pas baisser les bras et refusent de brader leurs revendications. “Nous ne voulons pas des broutilles que l'UGTA décrochera pour les travailleurs. Nous exigeons que des bipartites soient organisées avec les organisations autonomes”, martèle le responsable du conseil des lycées d'Alger. Nabila Afroun