Les travailleurs de l'Entreprise des corps gras d'Oran CO.GO (ex-ENCG), sise à Es-Sénia, vont adresser, au courant de cette semaine, une correspondance au plus hautes autorités de l'Etat, notamment au Premier ministre, leur demandant d'intervenir et de prendre en charge leurs problèmes socioprofessionnels. Selon les responsables du syndicat, qui se sont déplacés au siège de notre rédaction, les 170 travailleurs vont lancer un SOS pour inciter les responsables à se pencher sérieusement sur leur cas et «pour éclairer la situation alarmante et décevante de leur entreprise depuis plus de trois années». Dans cette correspondance, dont une copie nous a été remise par le secrétaire général de la section syndicale, M. Bouferma, «Les travailleurs constatent avec amertume le démantèlement du matériel, l'inexistence d'une politique de redynamisation de la production agroalimentaire, l'inertie du partenaire et même des membres du conseil d'administration, qui normalement défend l'accord d'ouverture au capital (depuis août 2005)». Tout en affirmant que les travailleurs sont confrontés à un blocage de la part des responsables, les syndicalistes indiquent que « malgré notre volonté de contribuer à la relance de l'activité, il nous a été proposé un accord de départ volontaire qui couvre 80% de l'effectif global, lequel a abouti à un protocole d'accord signé en janvier 2007, qui n'a pas été honoré par le partenaire...». Les représentants des travailleurs s'interrogent : «pourquoi cet accord n'a pas été exécuté pour atténuer la pression financière? Quel est l'utilité de cette privatisation qui détruit en silence le fleuron de l'industrie alimentaire et met à mort des compétences qui ont coûté à l'Etat des milliards de dinars ?», s'interrogent encore les travailleurs dans leur correspondance. Avant d'adresser cette correspondance, les travailleurs de l'entreprise avaient organisé, au courant de la semaine passée, un rassemblement devant le siège de l'union de wilaya de l'UGTA. Selon les responsables du syndicat, le sit-in a été organisé pour inciter les responsables concernés à intervenir et «mettre un terme à leur calvaire qui dure depuis trois années». Parmi les principales revendications, les travailleurs exigent la réintégration d'un syndicaliste licencié, le respect des clauses de la résolution d'août 2005, le respect du protocole d'accord de 2007 concernant le départ volontaire et la prise en charge du problème du fonds social.