L'audience d'hier au tribunal criminel de Constantine, qui a jugé une affaire d'association de malfaiteurs et vols qualifiés commis de nuit, a été marquée par la présence de trois magistrats français du tribunal de Grenoble, membres d'une délégation qui séjourne à Constantine du 1er au 4 décembre, dans le cadre d'échange d'expériences dans le domaine judiciaire entre les deux parties. Cinq accusés, âgés de 24 à 31 ans, tous originaires de la wilaya de Mila, devaient répondre des chefs d'accusation en question, pour lesquels l'avocat général requit une peine de 16 ans de réclusion criminelle contre chacun d'entre eux, assortie d'une amende de 100 millions de centimes. Les faits remontent aux mois de novembre et décembre 2008, ainsi que le mois de janvier 2009, période durant laquelle les accusés ont semé la panique et l'inquiétude au sein des commerçants de la ville de Sidi Merouane (Mila) en commettant une série de vols à la casse, ciblant des commerces de vente de téléphones, d'alimentation générale et une boucherie, d'où furent subtilisés un fax, un hachoir de viande, une bascule électronique, un lot de différentes marques de cigarettes et des sommes d'argent estimée à 4.000 dinars. C'est le fax volé qui servira de bout de fil pour les gendarmes dans leurs investigations. En effet, le fax en question a été utilisé dans un Taxiphone : il ne manquera pas d'attirer l'attention de son propriétaire, qui reconnaîtra son bien. Immédiatement, il mettra au courant les éléments de la gendarmerie de la brigade de Sidi Merouane, qui entament une procédure de vérification auprès du propriétaire du Taxiphone. Ce dernier avouera sans peine que le fax a été acheté à raison de 2.000 dinars auprès de jeunes du village. Arrêtés et confrontés avec le témoin, ces derniers seront reconnus comme étant les vendeurs du fax volé de la boutique cambriolée. Les deux mis en cause dénonceront deux autres complices, qui seront arrêtés peu de temps après. Hier, devant les juges du tribunal criminel, les deux principaux accusés avoueront leur culpabilité quant au vol commis dans la boutique de vente de téléphones, mais nieront leur implication dans les autres forfaits. Alors que les trois autres accusés rejetteront toute participation aux trois vols. Dans sa plaidoirie, la défense axera son argument sur les conditions sociales de ses mandants, qualifiées de lamentables, et demandera au tribunal criminel d'accorder les circonstances atténuantes pour les deux principaux accusés et la relaxe pour les trois autres. A l'issue de ses délibérations, le tribunal prononcera son verdict, condamnant trois accusés à 6 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 20 millions de centimes. Quant aux deux autres accusés, ils seront relaxés.