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Mirages !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 03 - 12 - 2009

Les mirages sont des illusions d'optique et, également, d'hallucinations dues à l'extrême fatigue des gens vivants dans les vastes territoires désertiques. Dans les deux cas, ce n'est que des leurres. Ils s'apparentent aussi, d'une certaine façon, aux mensonges que seule la nature humaine, en proie depuis la création à des mirages liés au pouvoir pour les uns et à la possession des richesses matérielles pour les autres, est capable d'imaginer, d'exprimer et de les transposer de différentes manières et sur plusieurs plans selon ses visions et perfidies liées aux intérêts éphémères.
Ces errements conjugués aux ivresses, en tous genres, prédisposent les sociétés exposées à toutes sortes de féeries, d'artifices et de rêves voire des effets d'illusions absurdes ne menant donc qu'aux surprenantes réalités après l'euphorie ! (1)
Le tout lié au pouvoir, notamment celui basé sur des archaïsmes, dont les relents du tribalisme zaouiste le plus rétrograde repris cependant à l'air du temps par certaines «élites» mal inspirées car polarisées autour des plaisirs «modernisés» pivotant autour du gourou du moment, sans penser aux lendemains qui désenchantent. En un mot : rien que des Mirages !
En revanche, le Désert est mystérieux et majestueusement beau pour ceux qui apprécient son silence sidéral et ses particulières qualités physiques et naturelles à l'image des Camélidés que le Saint Coran met en relief dans la Sourate 88 verset 17 : «Ne contemplent-ils pas comment les dromadaires ont été crées». L'Islam, dans sa quintessence, proscrit le fastueux, le superflu, et glorifie la rudesse et la sobriété. La majesté du désert, qui est son berceau, y est pour beaucoup de choses allant dans ce sens. L'exemple, comparatif, immobilier éclatant vient des mosquées ou la modestie, l'austérité, la chasteté des lieux de prières, riment avec l'humilité manifestée en la prosternation de l'âme et non pas seulement du corps devant le plus beau et le plus grand : Le Créateur des deux mondes.
A l'image, également, du silence sidéral et divin du désert avec ses immensités dunaires mouvantes, de sa faune et flore symboles de résistances aux aléas naturels, et de ses ressources minières sources de richesses, pour ceux qui les apprécient à leur juste valeur, dont principalement les Hydrocarbures générateurs de tant de réalisations malgré que pour certaines d'entre elles, elles ne constituent que des… mirages lorsqu'elles atteignent l'extravagance, la démesure liée a leur mauvaise gestion.
Cependant, ces fortunes fossilisées depuis des millénaires, voire des millions d'années, puis mises à jour par des technologies, grâce aux volontés intuitives et inventives des gens qui savent les exploiter et jouirent de leurs bienfaits, et cristallisées en différents projets d'infrastructures de base, urbanistiques et tant d'autres édifications bâties autour de la productivité de biens matériels et des plaisirs mesurés de la vie, ont leurs propres Lois qui se regroupent quasiment toutes en une seule : Pour exploiter et profiter des opportunités miraculeuses du Désert, il faut obéir à ses austères Lois. Elles sont tellement drastiques.
Ainsi, la fédération des Emirats Arabes Unis, malgré toutes ses idées reçues quant aux attraits commerciaux et architecturaux importés avec, cependant, d'autres nuisances de tous ordres, vient de montrer au monde les contrecoups de son soi-disant «essor» à cause des transgressions à l'encontre des règles de l'austérité du désert. Comme ce fut le cas des anciens eldorados des USA et d'ailleurs. A l'image, également, des dromadaires nourris à la farine de… poissons et autres «arrow-roots» gâtant ses nobles sobriétés et endurances. Ce conglomérat d'émirats, est constitué de 7 gouvernorats dont la population est composée à plus de 80% d'étrangers. A savoir : Abu-Dhabi, Dubaï, Sharja, Adjman, Oum-El Quawin, Foujaïra, Rass El Khaïma. Des appellations bizarroïdes. Les deux premières constituent les poumons de l'Emirat. Actuellement, Dubaï se trouve dans une situation délicate aux multiples conséquences imprévisibles voire désastreuses à terme. Dans un certain sens, ce pourrait être bénéfique pour le reste des Emirats en proie, quant à eux, à d'autres crises latentes.
En attendant, une expérience de banqueroute est toujours reconstituante et constructive pour ceux qui savent en tirer les leçons de l'excessivité des marchés notamment immobiliers conjugués aux charmes du désert ou le Pétrole est seul «maître» des lieux. Pour le moment ! Les guerres, également, constituent des épreuves édifiantes malgré toutes leurs horreurs. Malheureusement, le monde est ainsi fait.
En tout cas, la bonne gouvernance c'est celle qui ne tienne pas compte des mirages et évite coûte que coûte la faillite et…les guerres. Les exemples de l'Irak et l'Afghanistan…etc. en sont les preuves édifiantes dans ce sens. Celle mauvaise, elle les cumule dans l'insolence et «l'allégresse» imbécile. Ajouter à cela les dissensions entre les pays arabes quels que soient les types de régimes les régissant. En vérité, tous reposent sur du toc en la matière. Au vu des événements actuels et en maturation, se déroulants aussi bien au Machrek qu'au Maghreb, le monde arabe, dans ses différents systèmes de gouvernances, s'approche de plus en plus des périls aussi bien d'ordre économique, politique, et socioculturel. Comme de la fatalité !
En effet, dans tous les pays arabes, l'opulence engendre la gabegie et l'arrogance sans que leurs dirigeants et les élites, mal associées, sous informées, manipulées et surtout exclues, n'en tiennent compte des lendemains. Alors que, justement, les crises financières, entre autres risques de gouvernance, elles les font aboutirent à des situations dramatiques(2).
Le cas concret, d'ordre plutôt moral que financier, de Dubaï en est l'exemple type inaugurant la tempête, avec toutes ses giboulées, après le calme s'avérant précaire malgré les soutiens financiers que ledit Emirat va en bénéficier, d'après certains commentaires. Ce qui parait peu probable. Par contre, ceux qui savent compter leur argent - à l'image des lobbys financiers juifs conseillant leurs amis d'en faire autant -, ils sont en train de grouper leurs bourses financières. Comme cela se passe en Angleterre liée avec la France. Les fonds «souverains» des pays… arabes pétroliers y aidant. C'est-à-dire le comble !
Donc, les multiples tensions géostratégiques sont en train de dessiner des enjeux et défis selon les circonstances et les intérêts des uns et des autres. Les escarmouches entre l'Arabie Saoudite et les rebelles dits Haouthiyines du Nord Yémen accusés d'être à la solde de… l'Iran, l'histoire récurrente du nucléaire Iranien, justement, touchant l'ensemble du Moyen Orient et au-delà, le conflit fixateur Israélo-palestinien, le conflit latent du Sahara occidental dont notre pays est partie prenante qu'il le veuille ou non…etc.
Le grand risque de déflagration, réside dans cette trame ourdie au plan international notamment Euro Nord-américaine autour de l'Iran, qui se précise chaque jour et se définie en frappes «chirurgicales» contre ses installations nucléaires. En d'autres termes, un bombardement de loin de ses installations nucléaires, après des mesures d'isolements qu'ils veulent opportunes et planifiées dont l'embargo musclé, serait l'option préférée d'après les contours des événements en cours minutieusement médiatisés. A moins d'un état d'usure pour fomenter des troubles à l'intérieur même de l'Iran. Comme par le passé !
En tout état de cause, la tache pour faire plier le régime iranien ne serait pas chose facile bien au contraire ; ce serait plutôt un cadeau de choix pour le régime iranien, et ce, grâce aux ardeurs des va-t-on en guerre notamment de la France et d'Angleterre pour des considérations financières avec… l'Arabie Saoudite, et, sur un autre plan, avec Israël qui serait beaucoup plus préoccupée de faire entraîner de plain-pied les USA dans cette optique européenne. En fait, tout un panier de crabes.
Les impacts de la crise financière mondiale prennent une autre tournure voire d'autres caps. Les fonds dits «souverains» mis en place par certains pays pétroliers, notamment ceux du golfe, sont aujourd'hui convoités plus que par le passé. Par la création de conflits latents ou bien susciter encore plus ceux existants. Les bourses européennes, après le choc financier en cours, exigent de la fraîcheur pour contrecarrer celle de la Chine en pleine jeunesse et expansion dont son PIB triplant ceux des pays traditionnellement capitalistiques.
Le marché des armes serait une piste privilégiée afin d'assainir, espèrent-ils, les voies tortueuses du capital justement. Un renflouement financier de choix au vu de leurs prix pharamineux. A cause, également, des «intérêts suprêmes» des Etats liés politiquement et électoralement aux groupes d'intérêts sans états d'âme. En vérité, que des Mirages remplaçant au fur et à mesure d'autres. Ainsi va le Monde des leurres et des… lancements de savates de la colère. Comme celles esquivées par George. W. Bush ex Président des USA. En Irak !!!
Notes :
1) Avant la révolution novembriste, un groupe d'amis après avoir réservé des places au Cinéma, ils ont fumé du Kif tout en se prélassant avec les pieds dans l'eau courante dans une Seguia. Emportés, chaleur estivale y aidant, dans une euphorie due à la Zatla, ils ne se sont pas aperçus du temps qui passe. Bien après, ils ont décidé de rejoindre la salle de cinéma dans laquelle le spectacle était déjà terminé depuis fort longtemps et que tout le monde est rentré chez lui depuis déjà un certain temps. Alors l'un d'eux, complètement aux anges des paradis artificiels, ne voulait pas traverser un filet d'urine. Il hésitait tout en disant à ses amis : «Bonté Divine ! Comment traverser ce grand Oued ?»
2) Une vieille mère de famille était maintes fois délestée, de sa bourse pleine d'argent, alors qu'elle dormait profondément. L'auteur n'était que son fils aîné adepte de Bacchus et des plaisirs liés. Alors, à son réveil, ses autres enfants lui demandèrent de l'argent pour acheter du pain. Elle leur répond : «Tout ce que j'avais, votre grand frère l'a pris». Ce frère avant d'aller s'amuser dans un lieu de débauche, préférait jouer d'abord aux cartes. Détroussé à son tour par le jeu, et ayant misé pratiquement tous ses habits en cautionnement, et tintin, il ira rejoindre sur la pointe des pieds son amie. Presque nu ! Celle-ci lui demande s'il à de l'argent. Il lui répond : «Tout ce que j'avais, les voleurs l'ont pris». C'est l'arroseur arrosé : Les attraits immobiliers et autres amusements de Dubaï, c'est un peu ça !


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