Les «2èmes journées de médecine de ville» qui se sont déroulées les 2 et 3 décembre au palais de la culture Malek Haddad de Constantine, ont été couronnées par plusieurs recommandations, avec la mise en place de groupes de suivi. La première communication qui a retenu plus l'attention est celle faite par le professeur Zoughailèche, médecine chef du service épidémiologie du CHU de Constantine, sur la grippe porcine, sujet d'une brûlante actualité, à travers laquelle le conférencier a essayé de faire la part entre la rumeur et la réalité. Cet exposé a fait l'objet de sept recommandations retenues par les participants. Ainsi, il est proposé pour le retour des hadjis qui ont vécu dans des conditions humides (pluies) aux lieux saints, de leur imposer un repos de quinze jours afin qu'ils puissent récupérer leurs forces tout en surveillant d'éventuels signes généraux qui peuvent apparaître. Une quarantaine discrète en quelque sorte. Ensuite, on recommande une campagne supplémentaire pour les malades chroniques qui n'ont pas été vaccinés contre la grippe saisonnière. L'autre recommandation porte sur le rôle des mosquées dans la sensibilisation de la population, le rôle des enseignants des établissements scolaires pour identifier les élèves malades, des administrations où il y a un risque collectif afin que les personnels soient orientés vers un médecin dès les premiers signes. Les événements sportifs comme la Coupe d'Afrique et la Coupe du monde n'ont pas été oubliés et il a été recommandé de prendre déjà les mesures qui s'imposent en coordination avec les agences de voyages et les secteurs concernés afin que les supporters partants soient pris en charge et vaccinés contre la grippe A H1N1. «La grippe est là, dira le professeur Zoughailèche, il faut prendre cette pandémie au sérieux, mais il ne faut pas dramatiser les choses». Il citera les 22 cas qu'a connus Constantine et qui ont été traités avec succès ainsi que le récent décès de cette citoyenne d'Oum El-Bouaghi qui a été hospitalisée à Constantine. Le thème de la douleur thoracique a été traité par les professeurs Ouchtati, L. Baough et A. Bouguerba, le professeur Hassani, qui déplorent que «de nos jours on puisse parler encore de douleur thoracique. Combattre la douleur constitue le défi de l'humanité car il n'est plus permis qu'à l'aube du 3ème millénaire, on puisse continuer de souffrir de la douleur, un symptôme qui devrait disparaître de notre environnement. Continuer à traiter de la douleur comme on le fait aujourd'hui est un signe patent de sous-développement», a-t-on déclaré. Sur ce sujet, il a été recommandé un consensus pour la prise en charge de la pathologie, la mise en place des outils pour une formation médicale continue ainsi que la création au niveau des CHU de Annaba et Constantine de centres antidouleur. Un groupe de travail a été mis en place sur les douleurs thoraciques qui iront au niveau des cabinets de consultation pour aboutir à un recensement sérieux du phénomène et faire des propositions pour créer des paliers intermédiaires, annoncera le Dr Mahsas, organisateur des rencontres. En matière de formation, le professeur Ouchtati, directeur de recherches à l'université et chef du service anesthésie-réanimation du CHU de Constantine, fera remarquer que l'Algérie dispose d'une importante couverture en médecins généralistes qu'il a située autour de 50.000 praticiens. «Cette richesse doit être rentabilisée et formée sur des tâches de santé communautaire». Le Pr Benali, pneumo-phtisiologue au CHU de Annaba, traitera, avec d'autres conférenciers, du troisième thème des journées portant sur le tabagisme, notamment le «vieillissement pulmonaire». «Quelqu'un âgé de 30 ans qui fume, possède le poumon d'une personne âgée de 90 ans», dira-t-il. Parmi ses recommandations, le groupe de conférenciers a appelé les pouvoirs publics à faire respecter les lois en matière de lutte contre le tabagisme et la protection de la santé des citoyens.