La polémique s'est installée avant le lancement de la campagne de vaccination, sur les effets secondaires qu'entraînerait le vaccin contre le virus A/H1N1. Certains experts de la santé se sont exprimés, le jour même de la réception du premier lot de vaccins en Algérie, sur les effets que peut entraîner ce vaccin sur les personnes. Un membre du Sénat a exprimé lui aussi sa préoccupation sur les risques que peut entraîner le vaccin, au ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, jeudi dernier, à Alger. Le premier responsable du secteur, Saïd Barkat, a été catégorique: «Le vaccin contre la grippe A/H1N1 dont l'Algérie a reçu un premier lot ne présente aucun risque». Selon Barkat, «le vaccin ne présente aucun risque sur la santé des citoyens contrairement à ce que veulent faire croire certaines parties». Des pharmacologues avaient souligné, par voie de presse, que le vaccin qui a été inoculé au Canada depuis le mois d'octobre, avait entraîné 36 cas de chocs anaphylactiques, des poussées de fièvre et des réactions allergiques. Tout en reconnaissant que les effets varient d'une population à une autre et d'un pays à un autre, ces experts en pharmacovigilance ont affirmé que trop peu d'informations cliniques sont disponibles sur le vaccin, pour pouvoir établir des appréciations du rapport bienfait/ risques pour le moment. Sur cette question, le premier responsable de la santé s'est montré rassurant en affirmant, jeudi dernier devant les membres du Conseil de la nation, qu'»il est tout à fait normal que chaque vaccin présente des effets secondaires, mais celui acquis par l'Algérie est certifié par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et ne présente donc aucun danger sur la santé publique». Le secrétaire général du ministère de la Santé, Abdessalem Chakou, s'était déjà exprimé sur la question, lors d'une conférence tenue mercredi dernier. Il avait souligné que le vaccin importé par l'Algérie est le même de par le monde et présente les mêmes effets secondaires. Attestant, en outre, qu'il n'existe pas un vaccin qui ne comporte pas de risque, plutôt des effets indésirables, même s'il s'agit d'un vaccin contre la rougeole. Il avait ajouté que le vaccin des laboratoires GlaxoSmithKline (GSK) est le seul vaccin pré-qualifié par l'OMS. Par ailleurs, le ministre a rappelé devant les sénateurs que le nombre des cas confirmés de grippe A/H1N1, arrêté mercredi, est de 389, tous hospitalisés, et 16 décès qui étaient, a-t-il dit, à un stade avancé et grave. Il a fait également état de l'arrivée en Algérie du premier lot du vaccin contre la grippe A/H1N1 de 450.000 doses qui fait partie d'un lot global de 20 millions de doses commandées par l'Algérie. Barkat a indiqué que l'Algérie a fait pression sur le laboratoire britannique qui produit ce vaccin afin de prendre rapidement possession de la commande. Et d'ajouter que l'Algérie «compte parmi les premiers pays ayant commandé ce vaccin». Le ministre dira encore que le vaccin est soumis actuellement à des analyses, au niveau de l'Institut Pasteur. Et d'affirmer que l'Algérie arrive à maîtriser la situation pour le moment. Il a rappelé, également, les efforts fournis par l'Etat pour faire face à cette pandémie, ajoutant que l'Algérie est en mesure de vacciner 7,5 millions de personnes. Le ministre a précisé enfin que 156 hôpitaux sont mobilisés pour accueillir les personnes atteintes, et qu'il existe 200 millions de masques, alors que 300 autres millions devraient être réceptionnés ultérieurement.