Le virologue a assuré que le vaccin avec adjuvants ne présentait pas de danger pour le citoyen. Toute personne vaccinée est protégée contre le virus H1N1. Partant de ce constat, M.Yahia Makki, expert à l'Organisation mondiale de la santé, a insisté, hier, sur la nécessité de se faire vacciner. Aussi, il a mis en exergue l'importance d'une campagne de sensibilisation et d'explication allant dans le même sens. «Je lance un appel aux autorités algériennes, notamment le ministère de la Santé, de présenter aux citoyens le contexte actuel de la pandémie due à la grippe AH1N1. En second lieu, il est important de leur expliquer l'importance du vaccin, leur présenter les quantités dont dispose actuellement l'Algérie, le plan et les moyens mis par l'Etat pour le déroulement de l'opération», a déclaré le virologue qui exerce à l'hôpital Claude Bernard à Lyon, en France. Concernant la polémique soulevée sur l'efficience du vaccin, le conférencier a indiqué que «tout médicament contient une indication, une contre-indication et des effets secondaires». A ce sujet, l'expert conforte la position du ministre de la Santé, M.Saïd Barkat. En effet, ce dernier a apporté un «démenti catégorique» sur les «prétendus» risques que présenterait le médicament. «Je serais le premier à être vacciné. Ainsi, je donnerais la preuve qu'il n' y a aucun risque sur la santé du citoyen», s'était engagé M.Barkat. Etayant cette thèse, M.Makki a cité plusieurs pays où les citoyens s'étaient fait vacciner. Concernant la France, il a indiqué que «l'opération a touché 3 millions de personnes». Le plus important pour le virologue est qu'aucune personne n'a été dangereusement affectée par le vaccin. «Si le virus tue, le vaccin protège», a assuré le conférencier. Ce dernier a réfuté toutes les réserves soulevées sur le vaccin administré avec adjuvants. Pour rappel, la présence du mercure dans la dose complémentaire a soulevé une vive polémique, surtout en ce qui concerne les femmes enceintes. «Le vaccin avec adjuvants peut être administré à la femme enceinte au dernier mois de sa grossesse», a préconisé le spécialiste. En attendant, celle-ci doit suivre un traitement à base de Tamiflu. «Ce médicament ralentit le développement du virus», a souligné M.Makki. Concernant le lancement de la campagne de vaccination en Algérie, l'expert a estimé qu'il n'accuse pas de retard par rapport à l'évolution de la grippe A. Pour preuve, le virologue a fait remarquer qu'en France l'opération a été lancée en octobre, le mois où la grippe a enregistré un pic de propagation. Or en Algérie, tout indique que le mois de décembre sera celui où le pic de l'épidémie sera le plus élevé. M.Makki inscrit cette évolution dans le contexte international. «La grippe s'est déclarée en Amérique, s'est propagée en Europe et a, ensuite, atteint le nord de l'Afrique», a rappelé le virologue. Ce dernier a rejeté d'un revers de la main la thèse qui soutient que le virus H1N1 a été fabriqué dans les laboratoires dans le cadre de «l'économie de guerre», décrétée, il y a quelques années, par l'administration néoconservatrice américaine. Aussi, il a récusé la théorie selon laquelle, la grippe porcine est un scénario mis en place par les laboratoires pour booster l'industrie pharmaceutique dans le monde. Surtout dans le contexte de crise économique qui a ébranlé le marché international. «Les laboratoires n'ont pas besoin de ce vaccin pour s'enrichir», a clamé le conférencier. A titre de rappel, l'OMS avait commandé deux milliards de doses auprès des géants de l'industrie pharmaceutique dans le monde. L'Algérie compte acheter 20 millions d'unités. Estimé à 713.000 doses, le premier lot est en cours d'analyse au niveau de trois laboratoires spécialisés, en l'occurrence l'Institut Pasteur, le Laboratoire de toxicologie d'Alger et le Laboratoire de contrôle des produits pharmaceutiques. En attendant les résultats des analyses, les citoyens croisent les doigts pour que la campagne de vaccination soit lancée avant que la situation n'empire.