Au 43 bis de la rue Hamdane Ali (ex-Erouaz) d'El-Hamri, trois familles vivent la peur au ventre, car le toit surplombant leurs étroites pièces risque de s'effondrer à tout moment, notamment sous l'effet des dernières averses. Un des locataires témoigne : «J'ai passé une nuit blanche en raison d'une partie du toit qui s'est effondrée, ne faisant heureusement aucune victime. Et pour éviter que ma piaule soit inondée, je suis contraint de mettre des bassines». Son fils, un lycéen, abonde dans le même sens en insistant sur les conditions de préparation de ses compositions du premier trimestre. Le toit, fait de simples planches et supporté par des chevrons installés sur des murs en pierres, laisse apparaître des signes de vétusté et, par endroits, les madriers servant de poutres sont entièrement usées sous l'effet des eaux pluviales. Devant le danger imminent qui les guette, les locataires de cette vieille bâtisse ont pris attache avec les éléments de la Protection civile qui se sont déplacés sur les lieux pour établir un constat de péril et c'est ce document que les trois familles comptent fournir aux services communaux concernés pour entrevoir une solution, une solution attendue depuis des années, étant donné que des constats similaires ont été faits et la visite des commissions relevant du secteur urbain et du CTC dépêchés par la wilaya vont dans le même sens, à savoir que l'habitation menace ruine. «Si aucune solution n'est prise dans les prochains jours, nous serons amenés à nous installer sur la voie publique, comme cela a été le cas en 2007, lorsque toutes les artères du quartier d'El-Hamri étaient squattées par des dizaines de familles», a tenu à préciser un chef de famille au bord du désespoir. Dans la bâtisse mitoyenne, au 45 de la même rue, même constat. En plus de deux familles habitant le rez-de-chaussée, un cabinet médical au premier niveau présente un aspect nullement en rapport avec la santé. En tout état de cause, cette situation, qui se répète depuis des années dans un quartier dont l'une des caractéristiques principales demeure le vieux bâti, risque encore cette année et à l'orée de la saison hivernale d'engendrer une vague de colère.