D'aucuns estiment que pour les joutes sénatoriales prévues le 29 du mois en cours pour remplacer le tiers des sénateurs sortants, la bataille s'annonce rude. En dépit du fait que plusieurs partis y prennent part, en l'occurrence le FLN, le RND, le MSP, le FNA et le RCD, le duel se déroule entre la formation de Belkhadem et celle d'Ouyahia. Les deux partis ont mis les bouchées doubles pour glaner le maximum de sièges. L'un comme l'autre ont misé sur les alliances avec les autres partis, quitte à faire des concessions. Le parti de Belkhadem totalise un nombre de 28 sénateurs sortants et celui du chef de l'exécutif de 17 sur un nombre global de 48 sénateurs sortants. L'écart de sièges concerne 6 wilayas entre ces deux partis. C'est à ce niveau que le RND va essayer de renverser la vapeur et gagner, ou du moins récupérer les sièges qu'il perd mais surtout honorer la présidence du Sénat dont il détient le monopole depuis quelques années. Autant dire qu'entre ces deux partis, pourtant partenaires dans l'Alliance présidentielle, c'est du coude-à-coude. Récemment, le RND a signé un pacte politique avec le PT qui a décidé de ne pas participer aux élections. Le parti d'Ouyahia s'engage dans ce pacte, en contrepartie des voix - à l'exception d'Alger et Oran (réservés au FLN) - à respecter et à défendre les choix politiques et économiques introduits dans la loi de finances complémentaire de 2009. Cet accord a soulevé le courroux de Belkhadem, qui voit ainsi le RND «chasser» sur son territoire et le PT, son allié naturel, porter un coup de canif dans le contrat scellé tacitement depuis quelques années, notamment lors des rendez-vous électoraux. Un motif de discorde qui va certainement attiser la hargne entre les deux partis. Cependant, le vieux parti a plus d'une carte dans sa manche, rompu aux arcanes politiques et manoeuvres des coulisses : il a suffisamment de marge pour contrebalancer la donne. Belkhadem ne cesse, disent ses proches, de multiplier les contacts pour d'éventuelles alliances pour assurer son hégémonie exponentielle dans les assemblées élues. Parmi les autres partis qui ont décidé d'entrer en lice, le RCD dispose d'un nombre d'élus considérable dans son fief kabyle. Le MSP, quant à lui, n'a pas cru nécessaire de brandir la hache de guerre. Et pour cause, sa présence au sein du Sénat, à peine quatre sièges, ne l'encourage pas à être téméraire. Sa campagne est timide et ses déclarations parcimonieuses. Le FNA, par contre, montre des signes d'audace en décidant de lancer ses jokers dans 40 wilayas. Ce qui atteste que ce parti compte mériter et surtout faire évoluer sa place de troisième force politique après sa fulgurante ascension dans les travées de l'hémicycle de Zighoud Youcef en 2007. Pour rappel, le Conseil de la Nation repose sur un mode de désignation mixte (suffrage indirect et nomination présidentielle) et dispose d'un pouvoir de blocage absolu de la procédure législative. Il est composé de 144 membres, dont 96 élus au scrutin indirect et secret (2/3). 48 sont désignés par le président de la République (1/3) en raison de leurs compétences scientifiques, culturelles, professionnelles, économiques et sociales. Il y a 48 circonscriptions binominales (2 sièges) correspondant aux wilayas du pays. L'élection se fait au scrutin majoritaire par et parmi un collège électoral composé d'élus des APC/APW (l'effectif total du collège électoral est de 15.000 membres). Chaque siège est pourvu en un tour de scrutin si un candidat obtient la majorité absolue des voix ; sinon, un deuxième tour est organisé entre les deux candidats arrivés en tête. Pour être éligible, il faut être membre des Assemblées populaires de wilaya et des Assemblées populaires communales et âgé d'au moins 40 ans. La durée du mandat est de 6 ans. La Chambre est renouvelable par moitié tous les trois ans. Les premières élections se sont tenues 25 décembre 1997. Le dernier renouvellement partiel a eu lieu le 30 décembre 2006.