Dans un point de presse organisé dans le bureau du FNA, Mohamed Zerrouki, coordinateur régional de ce parti, a tenu à récuser les rumeurs circulant sur la vente des voix des élus de sa formation politique au profit d'un candidat issu du FLN aux sénatoriales qui auront lieu demain. Mieux encore, Zerrouki a pris l'engagement solennel de «mettre les clefs sous le paillasson» au cas où le candidat de son parti, Benmaarouf Lahouari, n'obtiendra pas au moins 35 voix dans le scrutin. Ce nombre correspond aux élus du FNA dans les assemblées élues de la wilaya d'Oran. Signalons que le parti que préside Moussa Touati a obtenu 41 sièges lors des dernières municipales, trois ont été exclus du parti, un a renié le parti au lendemain des élections et deux autres, dont le frère d'un député, ont déjà «vendu» leurs voix, selon les dires du conférencier. Ce dernier a ouvertement accusé deux députés du parti, en les nommant, de vouloir «marchander» avec les voix des élus du FNA, avec la complicité de la direction du FNA, laissera-t-il entendre à plusieurs reprises. Avançant un pronostic sur les sénatoriales, il dira que «le candidat du FNA peut avoir jusqu'à 60 voix, puisque les élus de certaines formations nous ont assurés de leur vote». Il citera le cas d'un élu du RCD qui avait bénéficié du soutien du FNA lors des dernières locales. Mais ce qui est à retenir des propos de Zerrouki, c'est la quasi-absence de toute notion ou concept forgé par la science politique. «Chekara», «Redjla», «Zaoualia» sont des termes qui ont émaillé ses propos de bout en bout. La seule fois où il a parlé de «projet», il l'a accouplé de «nids-de-poule sur la chaussée» et «d'électrification urbaine»... Zerrouki affirmera que les deux députés de son parti ont rencontré Khoudri, le responsable du FLN qui a séjourné ce week-end à Oran pour conférer un peu d'homogénéité à l'électorat de l'ancien parti unique. En effet, le candidat officiel de ce parti, en l'occurrence l'actuel président de l'APW, a pu obtenir le soutien des élus du PT. Un communiqué scellant cet accord a été distribué lors de la venue de Louisa Hanoune à Oran, pourtant venue expliquer le sens du pacte que son parti a passé avec le RND. De l'autre côté, le candidat transfuge du FLN, Tayeb Mahiaoui a, selon des témoins avisés, obtenu l'engagement de pas moins de 150 élus pour lui accorder leur vote. Comme cet engagement ne peut être que contraire aux directives des directions politiques, il a consisté, nous assure-t-on, en un serment sur le Livre Saint. Malgré ce «renfort», celui qui a passé outre les instructions de son parti en récusant les résultats des primaires, a, selon des ténors du FLN sur le plan local, peu de chances de briguer un siège au Sénat. Les élus de son parti lui reprochent, nous explique-t-on, la distance qu'il a toujours entretenue avec eux. Dans ce jeu d'alliance et de contre alliance, on nous indique que les élus du MSP se réclamant de l'aile de Menasra ont déclaré leur intention de voter en faveur du candidat du RND. Mais entre les déclarations, notamment à caractère collectif, et l'acte de voter, strictement individuel, il y a tout un monde. Donc, tant que le dépouillement des votes n'est pas accompli, difficile de risquer un quelconque pronostic. Ce qui est évident, c'est que les candidats et leurs «rabatteurs» vont continuer les tractations et les marchandages jusqu'à l'ultime seconde. Mais la bataille des sénatoriales a déjà inauguré deux autres batailles. Celle de la succession au niveau de l'APW au cas où Hadjoudj, candidat officiel du FLN, décroche le statut de sénateur (parce que réellement l'enjeu se résume à ça). Deux prétendants au poste de président de l'APW se sont déjà fait savoir. L'un appartient au FLN et le second, une femme, appartenant au RND. D'autre part, déjà au sein de certaines formations, les alliances contractées lors de ces sénatoriales balisent le terrain à d'autres se rapportant aux législatives de 2012. Comme quoi, la course pour «le koursi» donne lieu à des projections et des anticipations.