Les cérémonies et manifestations qui commémorent depuis hier à Gaza le premier anniversaire de l'agression de l'armée israélienne contre ce territoire palestinien ont pour but d'empêcher que le voile de l'oubli ne retombe sur la tragédie vécue par la population pendant les 22 jours durant lesquels elle fut soumise à un déluge d'acier et de feu aussi bien par la voie des airs que terrestre et maritime. Des volontaires venus du monde entier ont afflué aux frontières du territoire martyr avec l'intention d'exprimer aux côtés de sa population le refus du silence qui retombe si vite dans la communauté internationale sur les crimes et massacres commis en cette circonstance devant les yeux du monde entier par la soldatesque sioniste. Mais c'était compter sans la vigilance de l'Etat hébreu à empêcher que ces commémorations ne tournent à la condamnation universelle des «faits d'armes» de ses soldats et au procès public de ses responsables qui les ont ordonnés, dirigés et couverts. L'étonnant et le plus révoltant n'est pas que les Israéliens ont refusé aux citoyens étrangers l'entrée au territoire palestinien. De leur part, il n'y avait rien d'autre à attendre, eux pour qui cette intrusion aurait constitué une brèche dans la chape de plomb qu'ils veulent maintenir sur ce qui s'est passé à Gaza pendant l'opération «plomb durci» et continue de se passer à cause du blocus inhumain qu'ils imposent toujours à ce territoire et à sa population. Ce qui l'est, c'est la complicité agissante dont l'Egypte «ourat eddounia» fait preuve à l'égard de l'Etat sioniste en interdisant elle aussi le passage sur son territoire vers Gaza des centaines d'étrangers venus manifester leur solidarité aux Palestiniens et leur refus de l'impunité des crimes sionistes. Tout comme l'Etat hébreu, «ourat eddounia» a fermé sa frontière avec le territoire de Gaza. Moubarak se révèle comme l'auxiliaire zélé de Benyamin Netanyahu. Son comportement n'est pas pour surprendre. Si l'on se rappelle que la veille de l'opération d'agression surnommée «plomb durci», Tzipi Livni, alors ministre des Affaires étrangères d'Israël, était venue au Caire avoir son aval à celle-ci. Et il conforte la prévention qu'on eue les responsables du Hamas sur la médiation égyptienne en vue soi-disant de faciliter la réconciliation interpalestinienne. Le président égyptien n'est pas à une trahison près, y compris celle de jouer au supplétif de l'Etat sioniste avec lequel il a établi une alliance stratégique qui tourne le dos à la cause de la Palestine et du monde arabe en général. Il a fait de son pays «ourat eddounia» en le braquant, non contre l'ennemi historique des Arabes mais contre un pays, l'Algérie en l'occurrence, dont les sacrifices pour leurs causes ont été aussi lourds que désintéressés. Il ne s'arrêtera pas dans cette voie, comme le prouvent les travaux ordonnés par lui destinés à rendre impossibles les passages souterrains dans la zone de Rafah frontalière de la bande de Gaza. Gaza est ainsi appelée à devenir une immense prison à ciel ouvert dont Benyamin Netanyahu est le directeur et Moubarak le «maton». Et le «pharaon» croit ainsi se voir reconnaître un rôle d'acteur essentiel du Proche et Moyen-Orient, alors qu'il a sombré dans l'infamie.