En obtenant 98 voix des 350 que compte le collège électoral des grands électeurs, Tayeb Mahiaoui décroche le poste et surtout le statut de sénateur. Ce résultat, logique pour certains et surprenant pour d'autres, risque de poser des problèmes au niveau du FLN. En passant outre les résultats des primaires, Mahiaoui tombe en bonne logique sous l'effet de l'instruction de Belkhadem, excluant tout élu FLN ne se pliant pas aux résultats des primaires. Ainsi donc, on peut s'interroger d'ores et déjà sur le groupe sénatorial auquel va appartenir ce nouveau sénateur ? Sera-t-il récupéré par le FLN, pour renforcer sa troupe à la seconde chambre, ou se joindra-t-il aux «indépendants» ? Mais la victoire de Mahiaoui soulève d'autres interrogations. Elle est une victoire sur les tractations engagées par les appareils des partis en lice dans ce scrutin. En effet, le candidat officiel du FLN, en l'occurrence Hadjoudj qui doit se contenter de son poste de président d'APW, a pu obtenir quelques jours avant ces élections du soutien des élus du PT. En principe, il avait une avance de 39 voix, le nombre des élus du parti de Louisa Hanoune dans son escarcelle. Mais Hadjoudj n'a pu obtenir que 80 voix dans cette course. Si on additionne les 57 voix qu'il avait obtenues lors des primaires à celles des élus du PT on obtiendra un autre score. Voilà ce qui nous renseigne sur la volatilité de l'expression politique de nos élus. Autrement dit, les intérêts des grands électeurs ne coïncident pas tout le temps avec ceux des directions politiques de leurs partis respectifs. Louisa Hanoune, Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem, pour ne citer que ceux-là, ont du pain sur la planche ! Un autre résultat obtenu avant-hier confirme que d'autres considérations et arguments ont prévalu dans cette élection que les principes partisans. Le candidat du FNA n'a pas pu s'adjuger plus de 12 voix. Deux jours auparavant, le coordinateur de ce parti a claironné que son «poulain» obtiendra au moins l'ensemble des voix du FNA au sein des assemblées élues, c'est-à-dire 36. Apparemment, les tractations ont démenti les prévisions de ce responsable régional et réitère l'idée de démission collective du parti lors du prochain conseil national prévu le 8 janvier prochain. Un autre candidat indépendant, en l'occurrence Kacha, maire de Sid Chahmi, a obtenu 45 voix. Donné favori bien avant la campagne, cet élu qui a rompu avec le FLN il y a quelques années a été laminé par les tractations.
