Le mouvement de grève entamé pour une durée illimitée par les deux syndicats autonomes de la santé publique SNPSP et SNPSSP a été différemment suivi dans les établissements hospitaliers à Oran. Les spécialistes de la santé publique ont massivement adhéré, selon leurs représentants, à l'appel de débrayage contrairement aux praticiens qui n'ont pas répondu présent en raison de divergences sur la légitimité de la direction actuelle du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). Les problèmes organiques au sommet de ce syndicat autonome ont poussé la base à bouder cette grève illimitée jusqu'à nouvel ordre. Hier matin, première journée de ce mouvement, les signes de grève étaient rarement perceptibles dans les centres hospitaliers de la wilaya à part un piquet de grève observé par une dizaine de médecins spécialistes devant la direction du CHU d'Oran. Dans les autres centres hospitaliers à l'exemple de l'EHU 1er Novembre 1954, le service était assuré le plus normalement du monde. Pour le secrétaire général du SNPSSP à Oran, le Dr Deharib, le mot d'ordre a été largement suivi dans les établissements de santé publique notamment à l'EHS Canastel, l'hôpital El-Mohgoun, l'EHS des Amandiers et celui de Point du jour. «Nous avons atteint durant la matinée de cette première journée de débrayage un taux d'adhésion de plus de 80% dans les EPSP. Nous sommes en train de mener un travail de sensibilisation pour convaincre le reste des spécialistes à rejoindre cette action légitime», confie notre interlocuteur. Il existe 365 spécialistes exerçant actuellement dans les établissements sanitaires de la wilaya d'Oran, précise-t-on. Concernant les revendications des grévistes, elles tournent autour de la promulgation du statut particulier dans sa forme négociée et ratifiée en commission mixte (ministères/syndicats) en 2008, la mise en place d'une commission mixte pour le régime indemnitaire et le logement. Les deux syndicats autonomes réclament aussi une meilleure répartition des horaires de travail à l'intérieur de la semaine dans le secteur de la fonction publique (repos hebdomadaire), l'élargissement au profit du praticien généraliste du droit à la procédure de cessibilité pour le logement de fonction, à l'instar des autres corps de la fonction publique, ainsi que la levée de toutes les situations d'entrave au libre exercice du droit syndical. Il est à noter que cette grève des spécialistes intervient dix jours après celle entamée par les praticiens de la santé publique.