Comme mercredi passé, les praticiens de la santé publique sous la bannière du SNPSP ont opté hier pour des sit-in devant les directions de la Santé. Mais le plus grand regroupement a été tenu au sein même du CHU d'Oran, une action concertée entre les deux syndicats en grève illimitée depuis plus d'un mois, en l'occurrence ceux des praticiens et des praticiens spécialistes. Selon le premier responsable du bureau d'Oran, Dr Deharid, quelques 200 praticiens, tous corps confondus et venant de 5 wilayas de l'Ouest, à savoir Oran, Mostaganem, Sidi Bel Abbès, Mascara et Ain Témouchent ont pris part à cette action. Celle-ci, précise le même responsable syndical, sera suivie d'un autre sit-in, aujourd'hui, devant la DSP de la wilaya d'Oran dans le but de débloquer la situation. Quant au taux de suivi, notre source l'évalue à 70% et précise que ceux qui n'ont pas encore adhéré à la grève ne sont nullement contre la protestation, mais par crainte de voir les journées de grève défalquées de leur salaire, même si les grévistes n'auront que 3 jours de ponction sur leurs rémunérations. A Sidi Bel Abbès, le siège de la DSP a été également le théâtre d'un important sit-in avec, en plus de la participation des grévistes, le soutien de quelques militants des partis politiques qui se sont engagés à titre individuel. Au sujet de cette action, Dr Bouhafadi a révélé que les DSP de l'ensemble du pays ont été destinataires d'une correspondance de l'Inspection générale du ministère de la Santé qui reprend un communiqué d'un autre syndicat représentant les médecins généralistes, datant du 30 décembre 2009 et prônant le dialogue. Dans ce document, dont une copie est en notre possession, le SNMG/SP, en rappelant la réunion qu'il a tenue avec le représentant de la tutelle, «se félicite de la promulgation du statut particulier régissant le médecin généraliste et le dégel du volet du régime indemnitaire, un aspect qui fait encore l'objet de négociations entre les deux parties». Pour le syndicaliste, cette sortie de la tutelle qui veut utiliser un syndicat non représentatif n'a pour but que de casser la grève et de créer la diversion pour affaiblir le mouvement de protestation. Dans ce contexte, notre interlocuteur a souligné que contrairement aux autres mouvements de contestation qui accusent un certain effritement en raison d'une situation bloquée, on assiste cette fois-ci à l'inverse étant donné que l'adhésion se fait encore plus massivement car, explique-t-il, la question n'est plus d'ordre salariale, mais relève de la dignité de toute une corporation. Par ailleurs, le responsable régional du SNPSP a indiqué qu'une réunion a regroupé à l'issue de ce sit-in une délégation du SNPSP et la commission de la santé et des affaires sociales de l'APW de Sidi Bel Abbes et que la délégation des grévistes a été reçue par le président de l'APW qui a rassuré les praticiens sur l'interpellation des députés et des sénateurs de la wilaya sur ce dossier qu'ils auront à exposer au niveau des deux chambres du parlement. Contacté à cet effet, Dr Merabet, le secrétaire général du syndicat a qualifié la démarche du département ministériel de Saïd Barkat de dérive et qui s'inscrit dans une logique de déstabilisation et de casse de la grève orchestrée par ce dernier. Quant au reste du pays, notre interlocuteur a indiqué qu'un regroupement a eu lieu à l'hôpital Mustapha et qui a réuni 2.000 personnes avec la présence remarquée de députés du PT et du MSP ainsi que le conseil de l'ordre qui ont soutenu le mouvement. D'autres regroupements ont également eu lieu à Constantine, Tarf et Skikda. Quant aux perspectives de la grève qui entame sa 5ème semaine, Dr Merabet a expliqué que le service minimum sera toujours assuré avec la participation à l'acte vaccinal et les urgences médicales. Tout en se félicitant de la réussite des actions menées jusqu'à présent avec notamment une cadence relevée, l'option d'un regroupement national devant le siège du gouvernement ou la présidence est actuellement à l'étude entre le SNPSP et le SNPSSP.